Les étudiants viennent des quatre coins de la Wallonie, mais ils sont peu nombreux. Comment l’expliquer ? La Haute école évoque d’abord un manque de visibilité et de communication. "Deux personnes viennent de nous rejoindre, elles nous confient qu’elles n’avaient jamais entendu parler de cette spécialisation" explique Thibault Fiasse, directeur du département agronomie. Et puis il y a le format : l’année de spécialisation est accessible à des personnes ayant déjà un diplôme, et minimum trois années d’étude derrière elles. "Beaucoup d’étudiants préfèrent déjà rejoindre le monde du travail, au sein d’une exploitation agricole ou ailleurs, plutôt que de repartir pour une année d’étude." Enfin, il y a l’image du bio, qui reste, paraît-il, parfois négative, notamment auprès de certains jeunes agriculteurs. "Il y a une méfiance et peut-être des a priori", nous explique ainsi Juliette, étudiante en 3e année de techniques agricoles, et qui envisage de s’inscrire en agriculture biologique l’année prochaine. "Conduire une culture en bio présente des difficultés particulières, la certification semble difficile à atteindre, les revenus ne sont pas les mêmes."
"Je pense que, parfois, le bio est perçu comme quelque chose de peu professionnel", explique de son côté Nicolas Luburic, coordinateur de la spécialisation en agriculture biologique à Ciney. "Pourtant, c’est quelque chose de très structuré et professionnel. Les étudiants s’en rendent compte quand ils visitent des exploitations actives dans le bio, et c’est quelque chose sur lequel il faut continuer à communiquer."