Vivre Ici

Aidons nos petits cours d’eau à se la couler douce

Les ruisseaux et autres rus de Wallonie ne sont pas toujours respectés, protégés ou signalés

© Susanne Jutzeler – Pixabay

Par Clément Larue avec Canal Zoom, Ma Télé & TvLux via

Il y en a certainement un ou plusieurs autour de chez vous, pourtant vous ne les voyez pas car ils sont vides ou non signalés. Nous parlons de ces petits ruisseaux, les rus et ris qui sillonnent nos communes : des cours d’eau pas toujours bien respectés…

Il est parfois difficile de distinguer où se trouvent certains petits ruisseaux et autres rus lorsque ceux-ci sont à sec, voire encore plus compliqué de les nommer.

Dans la commune de Walhain, on a commencé par indiquer les noms de ces micro cours d’eau grâce à une signalétique. Nommer ces rus et ris, c’est aussi une manière de les faire exister auprès de tout un chacun. Mais, ce n’est pas toujours facile de se mettre d’accord sur la dénomination lorsque l’on sait que ces noms changent au fil de l’eau qui s’écoule. Dans cette entité : "Il y a 12 noms pour 10 cours d’eau… Cela reflète la toponymie parfois multiple" explique Jeremy Guyon, attaché scientifique au Contrat rivière Dyle-Gilette.

Découvrez le reportage de Canal Zoom : Walhain : identifier les cours d’eau pour mieux les préserver

Ensuite, il faut aussi que ces ruisseaux, rus et ris puissent vivre et abriter une faune et une flore. Or, les berges sont parfois assainies ou leur cours est dévié par l’activité humaine ou d’élevage présent. Les bovins cassent les berges et l’eau se répand plus largement, ce qui empêche une reconnaissance visuelle ainsi que la prolifération de certaines espèces de plantes ou animaux et insectes.

Une protection légale

Pourtant, depuis le 1er janvier 2023 il est obligatoire de clôturer les ruisseaux traversant des prairies occupées par des bovins. Bien que cette décision date de 1970, elle est encore souvent l’objet de dérogations au sein des communes. En plus d’assainir les berges et donc favoriser l’érosion, les déjections animales polluent ces cours d’eau.

Découvrez le reportage de Tv Lux : La fin de l’accès des bovins aux cours d’eau ?

De plus, certains de ces micro cours d’eau sont protégés en zone Natura 2000 et/ou simplement par un contrat rivière qui lie les acteurs et usagers de l’eau d’un même bassin. Le propriétaire d’un terrain traversé par un ruisseau ne fait pas ce qu’il veut. Par exemple : les travaux sont interdits en période de crue, un permis d’urbanisme est nécessaire, l’utilisation de matériaux correspondants à la géologie locale peut être obligatoire, etc.

Un propriétaire en a fait les frais à Daverdisse, il a entrepris des travaux sur des étangs privés traversés par le Franc-Ry (zone Natura 2000) sans permis d’urbanisme. Résultat, ce propriétaire accumule les infractions comme le raconte Tv Lux dans son sujet. Le propriétaire est, heureusement, de bonne foi et remet en état le Franc-Ry, classé en catégorie III (non-navigable et de moins de 100 hectares) qui fait l’objet d’études approfondies de la part des services de la pêche du DNF.

Promouvoir et dynamiser

Un ruisseau bien signalé et entretenu, c’est la garantie d’un écosystème riche mais fragile. Il est nécessaire de protéger ces ruisseaux afin qu’ils conservent une biodiversité aquatique : "Des arbres, des plantes, des oiseaux, des insectes… Tout ce cortège est signe d’une richesse de biodiversité", explique Sylvain Dupont, guide-nature-forestier de la Société Royale Forestière De Belgique (SRFB). Des commentaires émis sur le Flavion, un ruisseau de la vallée de la Molignée (affluent de cette rivière) qui est vif et d’une longueur de 18 km.

Découvrez le reportage de Ma Télé sur une balade autour du Flavion : un ruisseau encore sauvegardé

On peut notamment y observer le cingle plongeur, signe que l’état naturel de la rivière est encore préservé. On peut aussi voir la Bergeronnette des ruisseaux ou le martin-pêcheur. Et, un site protégé comme celui du Flavion se visite pour le bonheur des amateurs de nature ou les écoles demandeuses d’exemples concrets de faune et flore.

Inscrivez-vous à la newsletter Vivre Ici!

Chaque semaine, recevez toutes les infos locales, utiles et pratiques et les bons plans de votre région.

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous