Alcaraz, Nadal, Djokovic : qui serait le numéro 1 le plus légitime ?

Les chiffres sont clairs : Carlos Alcaraz terminera l’année à la première place mondiale devant Rafael Nadal et Casper Ruud avec un total de 6820 points. Et ce n’est pas l’attribution des points à Wimbledon qui aurait changé cela. La comète Alcaraz a été encore plus fulgurante que prévu. 32e joueur au classement ATP le premier janvier, l’Espagnol finit cette saison sur le trône. À 19 ans, il devient d’ailleurs le joueur le plus jeune à terminer une saison à cette place tant convoitée. Vainqueur des Masters de Miami et de Madrid, le protégé de Juan Carlos Ferrero a réussi à confirmer à l’US Open où il était très attendu, s’imposant dès sa première finale Majeur.

Seule ombre au tableau, le prodige espagnol a eu beaucoup de difficultés à confirmer depuis. En dix rencontres après son sacre à Flushing Meadows, synonyme de première place mondiale, Alcaraz en a perdu quatre : deux contre Felix Auger-Aliassime, une contre David Goffin et enfin face à Holger Rune à Paris, avant d’abandonner. Touché aux abdominaux au dernier Masters 1000 de l’année, il n’a pas pu prendre part aux ATP Finals et a donc terminé la saison sur une note très compliquée.

Son total de points, même en comptant ceux auxquels il aurait pu avoir droit à Wimbledon (il aurait 7000 points), est le plus mauvais total d’un numéro 1 mondial de fin de saison depuis le changement d’attribution des points en 2009. Pour donner un ordre d’idée, le numéro 1 mondial de fin de saison a toujours eu au moins 9000 points, l’équivalent d’une victoire finale en Grand Chelem en plus qu’Alcaraz, donc.

Cette saison, Rafa a fait du Rafa. Quand il était à 100%, il était au-dessus mais son corps l’a, encore une fois, handicapé à plusieurs moments capitaux. Arrivé en Australie en plein doute après une longue interruption fin 2021, Nadal a renversé la table et Medvedev pour remporter son deuxième Majeur à Melbourne. Loin d’être à son meilleur niveau physique, le Taureau de Manacor ne s’est pas laissé faire et a ensuite décroché son 14e (!) titre à Roland-Garros avec un pied endormi. Arrivé à Wimbledon dans la position de réaliser le Grand Chelem calendaire, il a finalement dû renoncer avant la demi-finale pour une blessure aux abdominaux.

Londres a été le début d’une fin de saison galère, marquée par cinq défaites en neuf rencontres dont deux aux ATP Finals et le huitième de finale de l’US Open contre Frances Tiafoe. Devenu papa, Nadal a mis beaucoup de temps avant de revenir à son niveau, ce n’est même pas forcément le cas tant ses performances ont montré qu’il était encore loin de son top. Pourtant, les plus optimistes retiendront ses performances historiques lors de la première partie de saison avec deux titres majeurs, alors qu’il n’en avait remporté "qu’un" depuis l’US Open 2019. Avec une seule défaite en Majeur cette saison, Rafa était le patron des Grands Chelems cette saison.

"Seulement" cinquième à l’ATP, son pire classement depuis 2017, Nole a vécu l’une des saisons les plus compliquées de sa carrière. Interdit de disputer l’Open d’Australie après une saga interminable concernant son statut vaccinal, le Djoker a également été interdit de disputer les Masters d’Indian Wells, de Miami, du Canada et de Cincinnati, sans oublier l’US Open.

Malgré cela, le Serbe a réussi l’exploit de terminer la saison à une belle cinquième place, bien aidé par sa victoire lors du tournoi des Maîtres à Turin la semaine passée. Entre-temps, il s’est tout de même imposé à Rome, Tel Aviv, Astana mais surtout à Wimbledon. D’ailleurs, si les points de son titre sur le gazon anglais lui avaient été attribués, Djokovic aurait terminé la saison sur la deuxième marche du podium, à 180 petits points d’Alcaraz, et 80 devant Nadal. Pas mal après avoir manqué tant de rendez-vous majeurs. Quoi qu’il en soit, si la saison n’avait pas été marquée par le coronavirus et la guerre en Ukraine, il est évident qu’il aurait terminé la saison au sommet, et même d’assez loin.

En pourcentages de victoires, Djokovic est d’ailleurs le patron cette année avec 85.71% de succès, contre 82,98% pour Nadal et 81,43% pour Alcaraz. Avec quasiment aucun point à défendre avant la saison sur terre battue, voir l’homme aux 21 titres du Grand Chelem reprendre la tête du classement ATP dans les prochains mois sonne presque comme une évidence.