Santé & Bien-être

Alcool : "dix-deux-zéro", la formule à retenir pour rester le plus possible en bonne santé

L’alcool est souvent présenté comme un lubrifiant social

© Getty Images

Jusqu’à la fin de février 2023, la Tournée minérale invite les Belges à se lancer dans un mois sans alcool. L’alcoolisme est un problème à prendre au sérieux dans notre pays. Pour le professeur Philippe de Timary, psychiatre aux Cliniques Universitaires Saint-Luc, la tournée minérale est utile "parce que ce mois a pour vertu de venir remettre en question nos habitudes de consommation et de permettre au plus grand nombre d’essayer d’arrêter de consommer. Cela a des effets nets : la personne qui a arrêté de consommer pendant un mois va ressentir des effets bénéfiques et une diminution de son envie de consommer pendant une période de six mois à peu près. Et cela permet aussi à un moment donné, par ce biais-là, de protéger les plus vulnérables : cela peut enrayer une dynamique dans laquelle ils ont tendance à déraper", explique-t-il, interrogé sur La Première.

Le focus sur la consommation d'alcool

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A partir de quand peut-on estimer que sa consommation d’alcool est problématique ? Le docteur Thomas Orban, alcoologue, rappelle que l’alcool intoxique dès le premier verre : "Donc en principe ce qu’il y a de mieux c’est de ne pas boire. Mais les repères pour rester le plus possible en bonne santé c’est "dix-deux-zéro", selon le Conseil supérieur de la Santé. Dix verres par semaine et deux jours à zéro. Il reste cinq jours : cela fait deux verres par jour". Autrement dit, il est recommandé de s’abstenir d’alcool au minimum deux jours par semaine.

De plus, consommer de l’alcool peut favoriser l’apparition d’un cancer : "On va tous mourir, c’est sûr. Mais a-t-on envie de mourir d’un cancer et a-t-on envie de mourir plus tôt ? Je rappelle que l’alcool est la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac", souligne Thomas Orban, qui a publié avec Vincent Liévin "Alcool, ce qu’on ne vous a jamais dit" (Mardaga).

Philippe de Timary, auteur de "L’alcoolisme est-il une fatalité ? (Mardaga) met en garde contre le phénomène du binge drinking (beuverie express, boire le plus possible d’alcool sur une durée limitée) : "Certains jeunes se mettent en danger avec de très grandes quantités d’alcool consommées en des périodes très courtes, ce qui veut dire qu’ils parviennent à des pics très élevés d’alcool dans le sang. Cela peut provoquer d’éventuels accidents de type black-out, coma ou d’autres répercussions qui sont importantes. Il faut savoir que cela vient créer une empreinte dans le système nerveux, et par ailleurs cela prédispose à développer un alcoolisme par la suite. Le cerveau de l’adolescent est fragile et est en maturation : en consommant de l’alcool de manière importante pendant cette période de la vie, on risque d’influencer la maturation dans un sens négatif et avec un développement du cerveau qui ne sera pas harmonieux".

Les autorités belges tentent depuis longtemps de mettre sur pied un "plan alcool". Le gouvernement était parvenu à l’automne 2022 à un accord sur une série de mesures visant à réduire la consommation de boissons alcoolisées. Ces mesures devraient restreindre la vente dans certains lieux ou la publicité sur certains supports. Mais ce plan semble stagner, ce qui fait dire à Philippe de Timary : "Je pense qu’il y a vraiment des excès du côté de la publicité, notre ligue de football est subsidiée par une marque de bière, avec l’idée d’associer les événements sportifs à la consommation de la bière. A ce niveau il y a très peu de restrictions du côté de la distribution de boissons alcoolisées, je pense qu’on devrait être plus exigeant pour éviter ce problème de santé publique".

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