Les inondations qui se sont produites correspondent de très près à l'ampleur et à la répartition de celles qui avaient été prévues
"Les prévisions des 9 et 10 juillet pour le bassin du Rhin, qui couvre l'Allemagne et la Suisse, faisaient état d'une forte probabilité d'inondations, dont le début était prévu pour le mardi 13 juillet. Les prévisions suivantes ont ensuite montré que la Meuse, en Belgique, serait également touchée. Les prévisions des jours suivants ont montré que le signal était fort, ce qui signifie qu'il y avait une forte probabilité d'inondation sur le Rhin, et que les inondations allaient être graves", déclarait le 20 juillet dernier Hannah Cloke, cofondatrice de l'EFAS, sur le site de la University of Reading où elle enseigne.
Elle précise que des alertes d'inondations ont encore été envoyées aux autorités belges, néerlandaises, suisses et luxembourgeoises les lundi 11 et mardi 12 juillet.
Et d'ajouter : "Les inondations qui se sont produites correspondent de très près à l'ampleur et à la répartition de celles qui avaient été prévues, plusieurs jours à l'avance. Je suis donc très surprise qu'autant de personnes soient mortes, étant donné que les autorités étaient au courant de l'événement et avaient reçu suffisamment d'avertissements pour mettre les gens en sécurité avant le début des inondations."
Ces informations européennes ont-elles bien été prises en compte à temps par les autorités fédérales et fédérées concernées et mises en parallèle des prévisions météo fournies par l’Institut Royal météorologique (IRM) en Belgique ?
Les bonnes décisions ont-elles été prises ?
"Depuis une semaine, je me rends sur place et entends les interpellations. La question peut être posée : les bonnes décisions ont-elles été prises et avions-nous toutes les informations nécessaires pour les prendre ?", interroge ce jeudi Philippe Henry, ministre du Climat, de l’Energie et de la Mobilité en Wallonie.
Il ajoute dans un communiqué publié ce vendredi : "Les sinistrés, les familles des victimes, et les autorités locales ont le droit d’obtenir des réponses à ces questions légitimes."
Philippe Henry demande donc au Service Public de Wallonie, qui a en principe reçu les alertes EFAS, de publier dans les 24 heures les données reçues. Plus rapide donc que le délai de 30 jours imposé par Copernicus "pour respecter le mandat national pour les alertes", peut-on lire sur le compte Twitter de ce programme de l'Union européenne.
Copernicus qui explique que ces alertes ne sont pas destinées directement à alerter le grand public vu "qu'elles contiennent des informations pour les experts qui devraient être combinées avec les données nationales et locales en vue de fournir la meilleure base pour prendre des décisions".