Opposée par principe à l'instauration d'une circonscription fédérale unique, la N-VA a sans surprise rejeté les modalités proposées par l'Open Vld pour réactiver ce serpent de mer de la politique belge.
Confirmant ses faveurs pour une circonscription unique qui enverrait à la Chambre 20 députés sur 150, le parti du Premier ministre Alexander De Croo est allé plus loin ce mardi dans la presse flamande, en précisant que le candidat le mieux élu sur la liste ayant récolté le plus de voix devrait devenir automatiquement formateur du gouvernement fédéral.
Ce formateur disposerait d'un mois pour rédiger un accord de coalition. En cas d'échec, la main reviendrait à la deuxième liste la plus plébiscitée, et ainsi de suite. S'il n'y a pas de gouvernement au bout de six mois, de nouvelles élections seraient organisées.
Cette piste, qui ouvrirait la voie à des listes unissant des partis dans les deux grandes Communautés du pays, n'est pas du goût de la N-VA. "À chaque fois, il apparaît que ce sont les partis francophones qui bloquent des réformes fortes, et l'Open Vld les récompense aujourd'hui", a réagi le député Sander Loones.
Il critique aussi la disposition de l'Open Vld à refédéraliser certains pans de compétences, "afin de pouvoir en décider avec le PS et Ecolo". La circonscription fédérale "fait le jeu de ceux qui ne veulent pas de grandes réformes et défendent le statu quo". Elle constituerait un verrou supplémentaire contre "les Flamands".
En outre, la N-VA voit dans cette proposition une tentative des libéraux de sécuriser le poste du Premier ministre actuel : "L'Open Vld essaie de se doper à l'aide d'une liste unitaire grâce à leur parti frère plus puissant (le MR, NDLR), il est donc davantage question du poste d'Alexander De Croo que de renforcer la démocratie".