Belgique

Alexander De Croo : "Pour moi, le marché, ce n’est pas une religion !"

Déclic - Le Tournant

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Cette semaine, le PODCAST "Déclic – Le Tournant" vous propose un grand entretien avec le Premier-Ministre Alexander De Croo. Plus d’une heure d’interview pour aborder sa vision à moyen et long termes, ses ambitions pour la Belgique, son projet de société… C’était aussi l’occasion de l’interroger sur l’économie de marché.

Il a été l’un des premiers, au mois de mars dernier, à réclamer que l’Europe encadre les prix de l’énergie pour calmer la flambée de l’électricité et du gaz. Une position qui tranche avec celle d’un autre Premier ministre libéral flamand, il y a 20 ans. En effet, c’est Guy Verhofstadt (VLD) qui avait, au tournant des années 2000, promu et mis en œuvre la libéralisation complète du marché de l’énergie.

Alors, est-ce à dire qu’Alexander De Croo considère que ce choix de son prédécesseur était une erreur ? "Dire maintenant, 22 ans plus tard, que c’était une erreur… serait faux, je pense. Parce qu’entretemps on a aussi eu, avec la mise en concurrence, des prix très bas qui ont profité au consommateur. Mais c’est clair ici, dans cette crise, que quand on a des comportements qui ne sont pas rationnels, comme l’invasion de la Russie en Ukraine, ça ne fonctionne pas. Le marché pur n’est pas assez régulé… aujourd’hui c’est très clair. Et cette période-ci nous apprend énormément de choses".

"Nous devons être moins naïfs"

Plus largement, le Premier ministre libéral développe sa vision de l’économie de marché : "Pour moi, le marché ce n’est pas une religion… Si le marché ne fonctionne pas pour les gens, il faut intervenir. Et dans le cas de cette crise, je dis depuis le mois de mars qu’on doit intervenir. Au début on me regardait bizarrement, chez les dirigeants européens. On me disait ‘vous êtes libéral, avec quoi vous venez ?’ Entretemps, je constate qu’aujourd’hui beaucoup me rejoignent et qu’on aurait dû le faire beaucoup plus tôt."

Le Premier ministre trace un parallèle avec les marchés financiers : "Après la crise de 2008, on s’est rendu compte qu’il fallait une régulation beaucoup plus forte pour éviter un crash. On se rend compte aujourd’hui que c’est pareil pour l’énergie. Dans les années 90, on pensait qu’on allait vers un monde où il n’y aurait plus de conflit géopolitique, plus de confrontation des blocs… aujourd’hui on est dans un autre monde."

Pour autant, Alexander De Croo ne veut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. "Je ne suis pas en train de dire qu’il faut arrêter de faire du commerce avec le reste du monde… Mais clairement il faut le faire de manière moins naïve."
 

Si vous voulez aller plus loin sur ces enjeux, n’hésitez pas à écouter la version complète du PODCAST.
1h15 d’entretien en profondeur où l’on évoque les ambitions climatiques de la Belgique, la question de la sobriété, l’enjeu social de la crise énergétique, l’avenir de la fiscalité ou encore l’enjeu cardinal de la confiance envers le politique et nos institutions.

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