Allemagne : l’accord de coalition présenté cet après-midi scellera la fin de l’ère Merkel

Angela Merkel reçoit un bouquet du vice-chancelier et ministre des Finances Olaf Scholz avant la réunion du cabinet à la chancellerie, ce 24 novembre 2021

© AFP

Trois partis politiques ont annoncé vouloir présenter mercredi après-midi un accord en vue de former un gouvernement dirigé par le centre gauche en Allemagne et ouvrir ainsi une nouvelle ère après 16 années d’Angela Merkel.

Près de deux mois après les élections législatives marquées par une débâcle historique pour le camp conservateur de la chancelière, les sociaux-démocrates du SPD s’apprêtent à prendre les rênes du pouvoir dans une alliance inédite avec les Verts et le parti libéral du FDP. Ces trois formations vont présenter leur "contrat" de gouvernement – détaillant leur programme et négocié depuis plusieurs semaines – à 15 heures à Berlin, ont-ils annoncé dans un communiqué.

Dernier cabinet de Merkel

Les portes de la chancellerie sont désormais grandes ouvertes pour le social-démocrate Olaf Scholz, 63 ans, qui devrait être investi chancelier début décembre par les députés du Bundestag. L’Allemagne tournera alors définitivement la page des années Merkel, celle-ci n’assurant plus que la gestion des affaires courantes depuis un mois.


►►► À lire : "À la fin de l’hiver, comme on le dit parfois avec cynisme, chacun sera vacciné, guéri ou mort" dit le ministre de la Santé


L’accord de coalition sur un programme gouvernemental a été ficelé à l’issue de négociations menées tambour battant. Sa conclusion rapide devrait rassurer les autres pays européens, inquiets suite aux Législatives de voir l’Allemagne sans réel capitaine à bord au moment où la pandémie de Covid-19 reprend de plus belle. L’UE affronte en outre une nouvelle crise majeure à ses portes avec l’afflux orchestré par la Biélorussie de milliers de Syriens et d’Irakiens à la frontière avec la Pologne.

Premiers pas

Olaf Scholz, rompu aux arcanes de la négociation, a déjà fait ses premiers pas sur la scène internationale en accompagnant Angela Merkel au sommet du G20 le mois dernier à Rome et en participant informellement aux principaux entretiens bilatéraux notamment avec le président américain Joe Biden.

Pour la première fois depuis 16 ans, le SPD, arrivé en tête avec 25,7% des voix lors du scrutin législatif de septembre, va de nouveau diriger le gouvernement de la principale économique européenne.

L’Union chrétienne-démocrate (CDU) et son alliée bavaroise CSU entament , quant à elles une cure d’opposition avec pour objectif de se reconstruire après une cuisante défaite aux élections et un score historiquement bas de 18,9%.

Un accord vite bouclé

Concrètement, les dirigeants des trois partis en passe de gouverner doivent publier une feuille de route détaillée pour ces quatre prochaines années. Fruit d’un compromis, ce contrat de coalition doit définir toutes les réformes économiques, environnementales, sociétales que le prochain gouvernement, dont la composition devrait être annoncée sous peu, mettra en œuvre.

Il fera la part belle à la lutte contre le réchauffement climatique, au premier plan des débats durant la campagne électorale, alors que l’Allemagne, en raison de son poids industriel, figure parmi les plus gros pollueurs de la planète.

Il a été mis au point en un temps record : après des discussions exploratoires, sociaux-démocrates, Verts et libéraux étaient entrés dans le vif du sujet le 21 octobre seulement avec la constitution de plus d’une vingtaine de groupes de travail.


►►► À lire : Au sommet européen, Merkel se dit "inquiète" pour l’avenir de l’UE


Le soir même des élections, tous avaient manifesté leur volonté d’aller vite pour ne pas répéter le scénario de 2017 quand Angela Merkel avait mis plus de cinq mois à constituer son gouvernement, paralysant l’Europe à un moment important.

Une femme à la diplomatie

Les trois formations doivent encore distribuer les portefeuilles ministériels. Fruit d’un savant dosage, cette répartition devrait notamment se traduire par la nomination pour la première fois d’une femme au ministère des Affaires étrangères.

Candidate malheureuse des écologistes à la chancellerie après une campagne ratée, Annalena Baerbock, 40 ans, devrait prendre la tête de la diplomatie allemande dans un gouvernement à parité hommes femmes, selon les médias.

Le très important et prestigieux maroquin des Finances devrait quant à lui échoir au chef du parti libéral FDP, Christian Lindner, tenant d’une ligne orthodoxe sur les déficits publics. Le populaire coprésident des Verts, Robert Habeck devrait lui s’installer dans un "super ministère" de l’Economie, de l’Environnement et de l’Energie.

Sur le même sujet...

Images du 15/10/2021

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous