Un peu plus de cent jours après son accession au pouvoir, le chancelier allemand Olaf Scholz et son parti social-démocrate abordent dimanche en position de force leur premier test électoral, un scrutin régional en Sarre.
Les électeurs du plus petit Land allemand, après les Etats-régions de Berlin, Hambourg et Brème, sont appelés dimanche aux urnes pour renouveler pour cinq ans le parlement régional, contrôlé depuis 1999 par les conservateurs d'Angela Merkel.
Ce test grandeur nature depuis l'accession au pouvoir d'Olaf Scholz, à la tête d'une coalition formée avec les écologistes et libéraux, est le premier d'une "super-année" électorale en Allemagne, marquée par trois autres scrutins régionaux.
Ce rendez-vous dans les urnes se présente sous de bons auspices pour le SPD, décrit comme moribond il y a encore quelques mois avant de remporter contre toute attente les élections générales en septembre.
Le SPD est ainsi donné nettement en tête des derniers sondages, avec notamment 41% des intentions de vote dans le baromètre pour la chaîne publique ZDF publié jeudi, loin devant des conservateurs cantonnés à 28%. Lors du précédent scrutin, en 2017, les scores étaient à peu près inverses entre les deux grands partis.
Erosion du SPD au niveau national
La question reste néanmoins de savoir quelles leçons nationales pourront être tirées de ce scrutin dans cette toute petite région. Les sondages nationaux montrent en effet une érosion du SPD depuis les législatives: ils sont devancés désormais par les conservateurs et Olaf Scholz fait l'objet de nombreuses critiques, visant en particulier son manque de leadership face à la guerre en Ukraine ou la pandémie.
En Sarre même, le SPD pourrait toutefois bénéficier d'une forme d'union sacrée qui a suivi l'invasion russe de l'Ukraine. "Tout ce qui est dit et fait actuellement est sous l'influence de la guerre. Ce n'est pas le moment de faire de l'opposition", résume Thorsten Frei, un des cadres du groupe CDU au Bundestag.
SPD et CDU ont ainsi toutes les chances de reconduire dans cette petite région limitrophe de la France la coalition qu'ils composent depuis de nombreuses années, mais cette fois avec les sociaux-démocrates en force dominante.
Les autres partis, des Verts à l'extrême droite, en passant par les libéraux ou la gauche radicale, risquent eux de ne même pas franchir la barre des 5% nécessaires pour être représentés au parlement sarrois.