"Intimidation organisée d'une représentante de l'État"
"Les protestations aux flambeaux devant ma maison sont répugnantes et indécentes", a dénoncé l'élue visée, du parti social-démocrate (SPD), Petra Köpping.
Le co-dirigeant du SPD Norbert Walter-Borjans a qualifié l'action de "fascisante", estimant qu'elle n'avait "plus rien à voir avec l'expression démocratique".
"Ce défilé aux flambeaux est une intimidation organisée d'une représentante de l'État", a condamné le ministre de l'Intérieur sortant Horst Seehofer. L'opération rappelle les "chapitres les plus sombres de notre histoire allemande", a déploré le responsable conservateur (CDU) dans une interview à l'hebdomadaire Bild am Sonntag.
Restrictions renforcées
Une forte mouvance opposée aux restrictions sanitaires est mobilisée en Allemagne depuis le début de la pandémie. Elle est particulièrement présente en Saxe (ex-RDA), une des régions les plus touchées par l'actuel regain des contaminations et qui présente un taux de vaccination de 61%, contre 68,9% à l'échelle nationale.
L'Allemagne a décidé cette semaine de durcir les restrictions visant les personnes non vaccinées désormais privées d'accès à la plupart des lieux publics, restaurants et commerces non essentiels.
Vers la vaccination obligatoire
Le nouveau gouvernement dirigé par le social-démocrate Olaf Scholz, qui doit entrer en fonction mercredi prochain, prévoit de soumettre la vaccination obligatoire au vote des députés. Cette mesure, que les responsables allemands ont longtemps rejetée, est désormais soutenue par environ deux tiers des Allemands mais elle risque de heurter une part importante de la population, en particulier en ex-RDA.
Personne ne peut exclure que, parmi les opposants à la vaccination, "des individus ou des groupes se radicalisent et, dans le pire des cas, commettent des actes de violence", a mis en garde dans la même interview le ministre de l'Intérieur.