Santé physique

Allergies : un brutal retour de l’été et des symptômes aigus depuis une dizaine de jours

L'invité dans l'actu: Michel OLIVIER, pneumologue et allergologue

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Par Sophie Brems avec A.P. via

Des yeux qui piquent, un nez qui coule, une gorge qui gratte… Les symptômes sont caractéristiques. Les personnes allergiques souffrent particulièrement en ce moment.

"Depuis deux semaines, on a un grand nombre de patients présentant ce qu’on appelle le rhume des foins, donc une rhinite et une conjonctivite, confirme Olivier Michel, pneumologue et allergologue. Ce nombre de patients augmente de plus en plus, avec des symptômes particulièrement aigus cette année." Sans oublier la fatigue, parfois importante et sous-estimée, "avec des symptômes qui ressemblent à une sorte de grippe. Une grippe, mais qui va durer non pas trois ou quatre jours, mais bien deux mois et demi."

Cette année, ceux qui en souffrent ont l’impression d’être plus touchés que d’habitude. A tort ou à raison ? "C’est vrai que les symptômes sont particulièrement aigus depuis une bonne dizaine de jours. Le climat cette année a été assez mauvais et depuis une dizaine de jours, on a brutalement le retour de l’été, avec une pollinisation très aiguë, des taux de pollens très importants et donc associés à une exposition très intense au pollen. Assez logiquement des symptômes beaucoup plus aigus qu’en période ordinaire correspondant à cette saison."

Et avec le réchauffement climatique, de nouveaux pollens auparavant cantonnés dans la zone méditerranéenne remontent vers le nord. "Un exemple, précise Olivier Michel, ce sont les pollens d’oliviers ou les pollens de cyprès qui étaient limités au pourtour méditerranéen et qu’on rencontre maintenant au milieu de la France. On peut se dire que d’ici quelques années, on les aura ici en Belgique."

© Getty Images

On ne naît pas forcément allergique

En Belgique, le chiffre de personnes allergiques augmente depuis les années 60. Dans le monde, ce sont surtout les populations occidentales qui sont concernées.

Mais on ne naît pas allergique. "Pour les allergies au pollen, c’est une maladie qui va se développer généralement plus tôt dans l’enfance ou la grande enfance, c’est-à-dire vers l’âge de dix ans, avec un maximum chez l’adulte jeune, donc entre quinze et 30 ans. Et ensuite, il y a plutôt une légère tendance à la diminution des maladies allergiques liées au pollen. Maintenant, il est toujours possible de se sensibiliser au pollen tard dans la vie. Il n’est pas rare de voir des patients plus âgés qui développent pour la première fois de leur vie des allergies polliniques, par exemple au pollen de graminées qui sont présents aujourd’hui. Et donc cela peut survenir à 60 ans, 70 ans, 80 ans, il n’y a pas de limite dans l’âge.

Et concrètement, que peut-on faire : antihistaminiques, ou petits remèdes ? "Les antihistaminiques sont la base du traitement parce qu’aujourd’hui ils ont très peu d’effets secondaires et donc sont très bien tolérés, rassure le pneumologue. Maintenant il y a des petits trucs en cas de pollinisation très aiguë. On conseille d’éviter les efforts physiques à l’extérieur pour ne pas être trop exposé au pollen. Et puis il existe, mais c’est à plus long terme, des traitements désensibilisant qui sont très efficaces et qui peuvent soulager les patients pour les années à venir. C’est évidemment des traitements qui doivent être envisagés préventivement et donc qui n’auront une efficacité que lors de la saison qui suit le début du traitement."

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