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Alors on danse : coup de ballet

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Par L'Agenda Ciné via

Du petit pavillon de banlieue de son enfance à sa superbe demeure bourguignonne, Sandra a bien mené sa barque. Avec son mari, elle est à la tête d’un superbe vignoble, et aujourd’hui, en cette radieuse journée d’été, ils fêtent avec leurs amis le passage de relais à leur fille chérie, elle aussi dans le business du vin.

Une belle journée qui s’achève par un coup de tonnerre quand Sandra découvre que son mari la trompe depuis maintenant deux ans.

Prenant ses clics et ses clacs, elle se réfugie chez sa sœur Danie qui est restée dans la maison familiale et qu’elle n’a pas revue depuis des lustres.

Les retrouvailles sont assez houleuses, mais passées leurs divergences de vues sur à peu près tout, elles s’accordent sur leur passion commune pour la danse. Danie entraîne sa sœur un rien démoralisée, dans le cours de danse qu’elle suit avec ses deux meilleurs potes, Lucien et Roberto.

Petit à petit Sandra remonte la pente, renoue avec sa passion pour la danse et retrouve le goût de vivre pour elle-même. Il lui reste à faire le deuil de son ancienne vie… 

Laisse aller… c’est une valse !

Pour ce troisième film en tant que réalisatrice Michèle Laroque adapte Finding your feet la comédie romantique de Richard Loncraine au générique duquel on trouvait les toujours impeccables Imelda Staunton, Timothy Spall, Celia Imrie ou encore Joanna Lumley.

Non moins impeccables : Isabelle Nanty, Thierry Lhermitte, Patrick Timsit, Jeanne Balibar, Antoine Duléry, Jean-Hugues Anglade… et la révélation Sofiane Chalal (jeune danseur qui s’est fait un nom dans le hip-hop) que Michèle Laroque a réunis autour d’elle. Les personnages qu’ils interprètent semblent avoir été taillés sur mesure pour eux, comme Isabelle Nanty qui campe une indécrottable contestataire de gauche au cœur gros comme ça, toujours prête à en découdre. On se régale de ses prises de bec avec sa sœur Sandra (Michèle Laroque), sa gouaille, son franc-parler et son sens de la répartie faisant mouche à chaque scène. Foncièrement optimiste, doté d’une formidable énergie, Alors on danse, véritable célébration de l’amitié et de la solidarité est de ces films qui vous donnent la " patate ". Sa réalisatrice y est pour beaucoup…  

 

L’Agenda Ciné a rencontré Michèle Laroque pour parler cinéma et danse

© SIPA

L’Agenda Ciné : En quoi le film Finding your feet vous a inspiré au point de dire oui à ce remake que l’on vous proposait de réaliser ? 

Michèle Laroque : J’ai fait beaucoup de danse et je sais tout ce que peut apporter la danse, la musique. De la tête au pied, la danse et la musique font du bien ! Dans cette société qui est un peu plus dure que celle que j’ai connue quand j’étais enfant, ado ou jeune femme, j’avais envie de montrer que l’on peut quand même créer quelque chose de doux dans nos vies, en ayant les bons amis, en ayant cette musique, ces possibilités de danser… et peu importe que l’on soit bon ou mauvais danseur ! Ne pas être victime de cette dureté qui s’est installée au fur et à mesure des années dans cette société de consommation, et rester avec son univers et ses rêves.

 

Vous parlez d’amis, mais sur l’écran on a véritablement l’impression que vous avez réuni vos amis autour de vous.

Il est vrai que Patrick Timsit et Thierry Lhermitte sont très amis dans la vie. Avec Isabelle Nanty, je les connais depuis très longtemps. On s’aime beaucoup, on a beaucoup d’admiration, de respect, d’amour les uns envers les autres.  On s’est nourris de ce que l’on ressentait dans la vie les uns pour les autres pour servir les personnages et ce film.

 

Vous êtes devant et derrière la caméra, à l’écriture du scénario… ce fut une évidence pour vous ?

J’ai commencé comme ça en tant que réalisatrice, et aujourd’hui je ne suis pas sûre que je pourrais procéder différemment. Je suis tellement habituée à jouer en étant au milieu du plateau et à diriger de là que je ne sais pas si ça me plairait de le faire autrement…  Raconter une histoire de l’intérieur et de l’extérieur, en même temps, c’est maintenant ma façon de faire !

 

Que ce soit sur scène, notamment avec Pierre Palmade, ou dans vos films il est souvent question du couple.

Le couple est un terrain de travail extraordinaire et vital. C’est en effet dans les rapports affectifs que l’on peut soit continuer à développer encore et encore les névroses, les traumatismes que l’on trimballe et qui jouent sur nous, soit les régler et s’en débarrasser.

Il y a un malentendu à se dire qu’en tombant amoureux tout ira pour le mieux. Quand on est dans un vrai rapport de couple, c’est au contraire là que le travail commence !  Il y a mille messages à faire passer là-dessus. Mais voilà, les contes de fées nous ont appris que quand le Prince charmant est là, c’est bon, on est arrivé. Mais non ! C’est le début du grand voyage, et c’est ça que j’aime raconter. 

 

Alors on danse, c’est aussi une histoire de sœurs

Je suis fille unique, alors j’adore raconter des histoires de frères et de sœurs, raconter ce que je n’ai pas connu et la force que peut apporter cette relation.

Un être humain, c’est inépuisable comme histoires à raconter. On est tellement complexe !  J’adore raconter des histoires d’âme humaine, et sous toutes leurs formes.

 

Si vous avez pu jouer des rôles plus dramatiques, la comédie semble être le genre qui a votre préférence.

Si j’ai déjà joué des drames, je ne peux pas les jouer avec n’importe qui. Je déteste dramatiser une situation dramatique. Si je fais des comédies, c’est que j’ai ce regard sur la vie. L’humour m’aide à vivre et je vais naturellement vers l’humour. Avec le rire, on fait passer des messages énormes sans le montrer, et ça me convient bien.   

En tant que réalisatrice, je n’irai pas volontiers vers un vrai gros drame. Je dis ça, mais demain qui sait ?!  

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