Cyclisme

Alpecin-Fenix, secret de la réussite d'une formation qui ne souhaite pas intégrer la catégorie World Tour

Van der Poel, Merlier, Philipsen, les coureurs d’Alpecin-Fenix se sont montrés dans les Grands Tours cette année.

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C’est une des équipes du moment. Alpecin-Fenix se fait remarquer depuis des mois avec des victoires de prestige. Cette équipe pro continentale peut se targuer de 5 victoires dans les Grands Tours, soit un des meilleurs résultat parmi les équipes mondiales. Philipsen par deux fois sur la Vuelta, Merlier sur le Giro et le Tour ainsi que Mathieu Van der Poel qui a lui aussi levé les bras au ciel en France lors de l’arrivée à Mûr-de-Bretagne.

Van der Poel, Philipsen, Merlier, Meurisse, De Bondt,… Des noms qui ne feraient pas tâche en World Tour. Pourtant, c’est bien au niveau continental qu’ils évoluent avec la formation Alpecin-Fenix. "Bien sûr il y a Van der Poel qui est le porte-drapeau de cette équipe, mais les frères Roodhooft ont su construire un noyau très intéressant" analyse Jean-Luc Vandenbroucke. "Il y a deux bons sprinters : Merlier et Philipsen. Quand Van der Poel a un problème mécanique comme au Samyn, il emmène Merlier qui gagne."

Ces deux sprinters peuvent d’ailleurs se targuer de plusieurs victoires dans les grands tours. Alors que Merlier s’est imposé lors de la troisième étape du Tour à Pontivy ainsi que dans la seconde étape du Tour d’Italie, Philipsen s’est lui imposé par deux fois sur la Vuelta. Des résultats qui aident à la dynamique de groupe. "Une fois que l’équipe gagne ça enclenche une sérénité dans le groupe et une ambiance positive. Et avec un tel noyau, les résultats sont au rendez-vous."


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Mais alors pourquoi une telle équipe ne fait-elle pas le bond dans la cour des grands que représente le World Tour ? "C’est une stratégie et un avantage énorme. Vu qu’ils restent au niveau continental, ils ont le choix de leurs courses. Et vu qu’ils ont terminé premier du classement de deuxième division l’année passée, ils reçoivent une invitation pour toutes les épreuves World Tour, mais ils ne sont pas obligés de s’aligner. C’est donc très intéressant, ils peuvent faire un programme à la carte."

Cette année au Tour de France on a même augmenté d’une équipe. On a pris une 23e équipe pour donner la chance aux équipes françaises de participer au Tour de France. Par contre, une équipe belge n’aura jamais cette chance-là.

Encore plus importante que celle du programme, la question du budget encourage également Alpecin à rester au niveau continental. Avec moins de coureurs sous contrat, la formation peut se permettre d'offrir de meilleurs salaires. "Pour être une équipe World Tour, il faut au minimum 25 ou 30 coureurs. Par contre, en deuxième division, on peut faire une saison avec 21 ou 22 coureurs. Donc budgétairement, ça coûte beaucoup moins cher et ils n’ont pas l’obligation de s’aligner dans des épreuves durant lesquelles ils auraient eu du mal. Ils peuvent vraiment choisir leur programme, c’est quand même très intéressant."

Et si cette stratégie déplaît à certains, notre consultant comprend ce choix. "Avec les résultats qu’ils ont déjà obtenus, ils sont déjà quasi certains d’être premier du classement de deuxième division et donc d’obtenir une invitation pour tous les grands tours. Tant que le règlement ne change pas, je pense que c’est beaucoup plus intéressant de jouer de cette manière-là que d’être en World Tour où il faut tripler les effectifs, mais aussi le charroi. Il faut trois camions, trois autobus, des mobile homes, ça coûte beaucoup plus cher."


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Et Jean-Luc Vandenbrouck de conclure : "Je vais être un peu sévère vis-à-vis des équipes françaises. Ce qui est important pour ces équipes c’est d’être au Tour de France. Cette année au Tour de France on a même augmenté d’une équipe. On a pris une 23e équipe pour donner la chance aux équipes françaises de participer au Tour de France. Par contre, une équipe belge n’aura jamais cette chance-là."

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