Qui se souvient encore de Mobiliège ? Ce groupement d’entreprises a été un moment choisi pour construire le tram. Mais le montage financier a longtemps posé un problème aux autorités européennes : elles ont refusé de considérer le dossier comme un projet privé, à cause de la présence de la banque Belfius, à majorité publique, parmi les apporteurs d’argent. Il aurait donc fallu mettre toute la dépense, d’un coup, à charge du budget régional, qui s’en serait trouvé complètement déséquilibré. Face à cette interprétation inflexible des normes comptables, et après trois refus successifs, le gouvernement wallon a préféré annuler son appel d’offres, et relancer une nouvelle procédure. Celle qui a débouché sur le choix de Tram’Ardent.
Mais entretemps, Mobiliège avait commencé à faire travailler ses équipes d’ingénieurs et de techniciens, et dépensé des sommes importantes. Un lot de consolation, pas loin d'un million et demi, a certes été attribué au "perdant" de cette seconde manche, mais plusieurs firmes membres de Mobiliège, dont Alstom et Galère, ont estimé cette compensation de leurs efforts totalement insuffisante. Devant un tribunal civil, elles ont réclamé six millions de dédommagements. Elles ont été déboutées en première instance. Et le jugement vient d’être confirmé par la cour d’appel.
Selon les magistrats, Mobiliège aurait dû connaître pleinement le risque d’engager de tels frais avant une signature définitive de contrat. C’est dans le but de s’assurer de pouvoir ensuite terminer le chantier dans le délai imparti que Mobiliège a en quelque sorte anticipé, de manière unilatérale, ses études préliminaires, sans pouvoir reprocher une quelconque faute à qui que ce soit.