Le vote pour ou contre la création d’un syndicat dans un entrepôt Amazon dans l’Alabama, qui serait le premier aux Etats-Unis, s’achève lundi après plus de 5 mois d’une campagne à la David contre Goliath, déjà considérée comme historique quel que soit le verdict des urnes.
"Nous sommes épuisés. Nos relations personnelles sont au bord du désastre. Mais je suis fier de l’équipe et des travailleurs d’Amazon qui se sont mobilisés", déclare Joshua Brewer, le président local du RWDSU, le syndicat de la distribution qui représentera les 5800 employés du site de Bessemer, s’ils votent en sa faveur.
►►► À lire aussi : Amazon : la création du premier syndicat américain soutenue par Bernie Sanders et le rappeur Killer Mike
"La pire peur d’Amazon est déjà arrivée : 3000 employés ont dit qu’ils ne pouvaient pas travailler dans ces conditions", continue-t-il pour l’AFP.
Nous voulons être traités avec respect et dignité
Depuis l’automne dernier, des membres du syndicat se sont relayés jour et nuit à l’entrée de l’immense complexe tout neuf, pour recueillir suffisamment d’accords de principe (ils en ont eu 3000), puis pour les convaincre de transformer l’essai. Le décompte des votes doit commencer mardi.
"Nous voulons être traités avec respect et dignité", résume Jennifer Bates, une des salariées investies dans le mouvement. "Cela signifie des conditions de travail sûres, la sécurité de l’emploi, et des salaires à la hauteur".
Quand elle a été embauchée, Lafonda Townsend, une autre employée, était "contente du salaire". "Mais c’était avant que je voie à quel point c’est dur.
Comme la plupart des employeurs américains, Amazon veut maintenir son pouvoir sur tout, et s’assurer que les travailleurs ne peuvent rien négocier", analyse Rebecca Givan, professeure en relations sociales à la Rutgers University.