La machine a commencé à se gripper pendant la période du Covid, explique Everard van der Straten, le président du pouvoir organisateur du secondaire et fils des fondateurs de l'école:
" Avec la crise Covid et les difficultés qui s'ensuivent, nous nous trouvons dans une situation où il est plus difficile de recevoir des dons et des cotisations. Le résultat, c'est que le modèle de l'école n'est pas garanti à long terme."
Cette incertitude s'est rapidement traduite dans les faits : 8 professeurs ont donc reçu leur préavis. Les principaux concernés, on s'en doute, apprécient moyennement mais la mesure divise aussi les parents et le climat est franchement devenu délétère entre les "bons et les mauvais payeurs". Les premiers reprochant aux seconds de constituer une menace pour la survie de l'école qu'ils ont choisie pour leurs enfants. A tel point que ceux qui ne s'acquittent pas de leur versement à l' ASBL préfèrent aujourd'hui témoigner de manière anonyme.
" J'ai été contactée par un parent qui m'a traité de profiteuse et m'a dit que si le système ne me convenait pas, je n'avais qu'à mettre mes enfants ailleurs ." témoigne cette maman qui se demande toujours comment on a eu son numéro de téléphone et comment on a su qu'elle n'avait pas versé de don à l'ASBL. Elle regrette aussi que cette situation ait été évoquée en classe par des professeurs, stigmatisant ainsi certains élèves. La directrice de l'école secondaire, Helen Brown, réfute cette version des faits :
" Je reçois, en tant que responsable de l'école, des dons venant d'une ASBL mais je ne connais pas l'identité des membres. Je ne sais pas qui paie ou pas. Les professeurs ont évoqué la situation avec des élèves mais sans en stigmatiser ou pointer un cas particulier car, comme moi, ils ne savent pas qui est membre ou ne l'est pas. "