Des tirs d'artillerie ont aussi visé des villages pendant plusieurs jours, d'après des témoignages d'habitants recueillis par l'organisation.
Depuis le putsch du 1er février 2021 qui a renversé l'ex-dirigeante civile Aung San Suu Kyi, les affrontements se sont intensifiés dans cette zone, située non loin de la frontière thaïlandaise.
La junte est incapable d'anéantir ses opposants, des milices locales soutenues par certaines factions ethniques rebelles. Mais ces derniers ne sont pas assez forts pour renverser la puissante armée.
Des crimes de guerre ?
L'ONG met en avant plusieurs cas qui pourraient être constitutifs de crimes de guerre dans l'Etat de Kayah (est).
La veille de Noël, plus de 30 corps calcinés, dont des femmes et des enfants, ont été découverts dans la région, un massacre imputé aux troupes de la junte.
En janvier, les militaires ont abattu six personnes qui tentaient de fuir en Thaïlande en traversant une rivière, d'après un témoin oculaire cité par l'ONG.
Ce même-mois, une attaque aérienne a frappé un camp de déplacés, tuant un homme et deux soeurs.
Nous effectuerons des frappes aériennes chaque fois que cela sera nécessaire
Toutes ces opérations reflètent "la politique caractéristique de châtiment collectif des communautés civiles" perçues comme des soutiens aux opposants à la junte.
"Nous effectuerons des frappes aériennes chaque fois que cela sera nécessaire", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la junte.
L'ONU a déjà dénoncé de "probables crimes de guerre et crimes contre l'humanité" commis depuis le putsch. Près de 1900 civils ont été abattus par les forces de sécurité, dont des femmes et des mineurs. Près de 14.000 ont été arrêtés.
Pas une première
Ce n'est pas la première fois que l'armée birmane est accusée de crimes de guerre.
En 2017, plus de 750.000 réfugiés de la minorité musulmane rohingya ont trouvé refuge dans des camps de fortune au Bangladesh,fuyant les exactions des militaires, des violences à grande échelle qualifiées de "génocide" par les Etats-Unis.