"Alors que la Coupe du monde touche à sa fin, la FIFA et le Qatar n'ont toujours pas prévu une façon concrète d'indemniser les centaines de milliers de travailleurs et travailleuses migrantes qui ont rendu cette compétition possible et qui, pourtant, ont subi de graves violations de leurs droits", explique François Graas, coordinateur des campagnes et du plaidoyer de la section belge francophone d'Amnesty International. L'ONG dénonce notamment des lacunes dans la protection des ouvriers, ainsi qu'un problème récurrent de salaires impayés.
En 2020, le Qatar a mis sur pied un "Fonds de soutien et d'assurance des travailleurs", mais celui-ci ne bénéficie pas à tous. "Si ce fonds sert à indemniser les travailleurs et travailleuses contre le vol de salaire si des employeurs persistent à ne pas le leur verser à l'issue de décisions de justice, il n'est pour l'heure pas prêt à verser d'indemnisations d'une ampleur suffisante face aux décès, blessures et vols de salaires survenus au cours de la décennie précédant sa création", fustige Amnesty. "L'accès des victimes aux mécanismes d'indemnisation est par ailleurs semé d'embûches, les paiements sont plafonnés et il leur est quasiment impossible de déposer leurs demandes une fois rentrés dans leur pays d'origine", poursuit l'ONG.