Belgique

André Frédéric désigné président du Parlement wallon : "Je pense qu’il faut de la modération salariale chez les parlementaires"

L'invité de Matin Première

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Par Miguel Allo sur base d'une interview de Thomas Gadisseux

Suite à la démission de ses anciens membres dans la foulée du scandale lié aux dépenses de l’assemblée, le PS a désigné ce lundi l’actuel chef de groupe socialiste, André Frédéric, pour remplacer Jean-Claude Marcourt à la présidence du parlement de Wallonie. L’instituteur de formation a siégé à la Chambre pendant plus de 20 ans (1998-2019). Il est donc un député expérimenté, mais que va-t-il changer dans l’assemblée du parlement Wallonie ?

"Un climat désastreux au sein du personnel"

Un élu de Liège pour remplacer un autre élu de la province de Liège? Celui qui deviendra le nouveau président du Parlement wallon ce mercredi ne pense pas que l’on soit dans "des calculs sous-localistes de cette nature." Il rappelle que la situation est compliquée en ce moment au Parlement wallon avec "des situations dramatiques et une responsabilité du greffier qui a créé un climat désastreux au sein du personnel." Ce sera pour lui sa première préoccupation, mais il y a aussi eu une série de dépassements budgétaires "et donc on se doit, me semble-t-il, de rétablir et la confiance et la sérénité."

"Les Wallonnes et les Wallons attendent de nous des actes concrets. Le gouvernement travaille. Ce n’est pas une crise politique, c’est une crise de fonctionnement du parlement. Il faut réparer cela." André Frédéric estime que c’est là le sens de sa désignation et ce n’est pas seulement le fait qu’il habite en province de Liège. "Mais on dit que j’ai de l’expérience."

Un mandat dans la continuité ?

Comment André Frédéric envisage-t-il son nouveau mandat ? Va-t-il travailler dans la continuité ou la rupture avec Jean-Claude Marcourt ? N’ayant jamais copié personne, dit-il, "je ne cherche pas la lumière, je cherche l’efficacité." Il ne sera pas forcément dans la rupture, mais il compte gommer les difficultés qui ont été mises en lumière et "réparer un certain nombre de fonctionnements qui ne vont pas."

Difficultés ou erreurs ? L'actuel chef de groupe socialiste estime qu’il y a eu des manquements : "c’est le sens de la démission collective". Il rappelle qu’un système était en place bien avant (2019) le Bureau actuel du Parlement wallon "qui était considéré par ceux qui ont décidé à l’époque comme normal."

Il précise aussi qu’il sera le président d’une assemblée et d’un Bureau et qu’il ne sera pas le seul à décider. Il s’agira de se concerter avec tous les partis autour de la table: "C’est aussi un signe d’ouverture, puisque l’opposition ne siégeait pas au Bureau." Quoi qu’il en soit, André Frédéric estime qu’il faut réorganiser les responsabilités et ne plus laisser "toutes les clés de la maison dans les mains d’une seule personne."

Changer le train de vie du Bureau

Germain Mugemangango, le chef de groupe PTB au Parlement wallon, déclarait sur nos antennes il y a une semaine : "On a un gros problème dans la classe politique en Belgique… On a l’impression que leur seul désir est de vivre comme la grande bourgeoisie. Et pas de se rapprocher des travailleurs ou du peuple."

A cela André Frédéric répond qu’il connaît le discours de Germain Mugemangango, mais qu’il estime ne pas être coupé de la réalité du terrain. Concernant les aspects financiers, il rappelle que : "malgré qu’il déclare qu’il touche la même chose que le salaire médian, non. Monsieur Germain Mugemangango perçoit tous les mois le même traitement que moi. Point à la ligne. Qu’il décide de donner son argent à son parti, il faut encore qu’il m'en fasse la démonstration, il ne fait que le dire."

Rappelons que le salaire d’un député en Wallonie est de 132.000 euros brut/an. A cela s’ajoutent 61.700 euros brut/an pour le président. Celui qui prendra ses fonctions comme président du Parlement wallon demain compte-t-il réduire ces indemnités ? "L’idée, en tout cas, c’est d’apporter de la modération. Je prête serment demain. Je ne vais pas dans un studio de radio vous dire : je vais diminuer d’autant."

Je pense qu’il faut de la modération salariale chez les parlementaires

Il précise que c’est au futur Bureau de faire des suggestions à une assemblée plénière qui est maîtresse de ses décisions en la matière. "Mais tout ça en toute transparence. Jusque-là, tout cela se passait un peu entre-soi." Il ajoute : "On a créé une Commission de la comptabilité qui est publique." Commission qui a été mise en place il y a 15 jours. "On a voté le budget du Parlement wallon pour 2023, qui passe en plénière demain, dans une Commission de la comptabilité publique retransmise sur internet. Et les comptes du Parlement vont aussi être soumis à la Cour des comptes. Plus transparent que ça […]."

Quant à savoir si le Parti socialiste souhaite une réduction des indemnités du Bureau politique du parlement de Wallonie : "Je pense qu’il faut de la modération salariale chez les parlementaires. Oui."

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