André Lotterer (Porsche) heureux de retrouver les 6H de Spa : "J’espère qu’on pourra dire dans le futur que c’était un âge d’or" pour l’endurance

Et pour Porsche, la saison d’endurance a plutôt bien commencé. "C’est le début de notre Porsche 963, on a fait un podium à Portimão (au Portugal) donc j’espère qu’on va continuer sur une bonne lancée ! Quand on est Porsche, l’objectif c’est de gagner, mais je pense que pour tous les constructeurs qui viennent dans ce championnat c’est le cas." Il y a quelques semaines, les différentes équipes ont pu effectuer des essais sur le circuit de Spa. "Je n’étais pas là mais mes équipiers ont fait le boulot, explique Lotterer. Je ne pense pas qu’on puisse comparer à une LMP1 car on va tourner 10 secondes moins vite. Ce n’est plus du tout la même dynamique. L’équipe a essayé de faire un bon travail. Il ne faisait pas top niveau météo donc ce n’était pas l’idéal, mais on progresse petit à petit. J’espère qu’on va faire de bons temps."

J’espère qu’on pourra dire dans le futur que c’était un âge d’or.

Certains considèrent que le monde d’endurance revient progressivement à une golden era, une époque dorée, avec une concurrence acharnée qui refait surface. André Lotterer est lui aussi assez optimiste. "Oui, je crois que ce sera une période très positive pour ce championnat. Dans le passé, il y avait toujours un peu le problème de ne pas avoir beaucoup de voitures qui se battaient pour la victoire au général. C’étaient plutôt des voitures très prestigieuses et des constructeurs qui mettaient beaucoup de moyens. Maintenant on a l’opportunité de contrôler un peu plus les budgets. Il y a les Toyota, Peugeot, nous, Ferrari,… C’est quand même génial d’avoir des noms comme ça. Et il y en a plus qui vont venir encore. L’année prochaine il y aura BMW, Lamborghini et encore d’autres. Je pense que c’est la première fois dans ce championnat qu’il y aura autant de voitures qui vont se battre pour la victoire au général, et c’est ce qu’on cherchait depuis beaucoup d’années. J’espère qu’on pourra dire dans le futur que c’était un âge d’or."

Triple vainqueur avec Audi, qui a longtemps survolé la discipline malgré "de belles bagarres", André Lotterer fera face à une forte concurrence pour tenter de décrocher une quatrième victoire à Spa. Et il le sait, Porsche ne partira pas favorite. "Pour l’instant, il faut l’admettre, c’est Toyota qui est favorite, assure-t-il. Ils n’ont pas quitté le championnat, ils ont bien fait leurs devoirs, et on n’est pas encore à ce niveau. Il y a beaucoup de travail à faire mais une chose à la fois."

Au sein des différentes équipes, l’inquiétude est réelle suite à l’interdiction des couvertures chauffantes, qui permettaient de mettre plus rapidement les pneus à la bonne température pour adhérer à la piste. André Lotterer en comprend les raisons mais pointe les risques qui en découlent. "Ce n’est pas agréable pour nous les pilotes. En endurance, on a besoin de rouler avec des pneus qui tiennent la distance. Et pour ça, il faut qu’ils aient une certaine dureté, pour pouvoir faire des doubles relais car on est limités en nombre de trains de pneus par course. Ce n’est plus comme avant où on pouvait mettre un pneu à chaque relais. Là on est obligé de faire la course avec six trains. Les couvertures chauffantes permettaient qu’on ait tout de suite du grip quand on part des stands. C’est une manière d’être plus sécurisés. Là, on essaie de sauver la planète et d’économiser de l’énergie en ne chauffant pas les pneus".

Lors des premières courses, à Sebring et Portimão, la météo clémente avait atténué le problème. Mais ce ne devrait pas être le cas ce week-end. "Quand il fait froid comme ici à Spa, c’est vraiment un challenge pour les pilotes de chauffer les pneus pendant les 2-3 premiers tours, explique Lotterer. Ça glisse énormément et j’espère qu’on va y arriver. Ça va être difficile, tous les pilotes le craignent un peu ici."

Le point d’orgue de la saison, ce sera bien sûr la 91e édition des 24 Heures du Mans, mi-juin, qui marquera le centenaire de la course. Un rendez-vous auquel André Lotterer pense avec sérénité. "Je pense que tout est planifié comme il faut. On (le team Porsche, ndlr) a fait nos tests d’endurance, nos plans de développement. L’équipe commence à vraiment bien travailler ensemble. C’est une dynamique qui est différente aussi, on ne peut pas redévelopper des pièces, refaire des évolutions. À ce niveau-là, on se sent prêts. C’est une belle répétition avant la grande course. On va encore tester un peu pour faire de la performance et valider quelques éléments", conclut-il. La course aura lieu ce samedi dès 12h45.