L’auteur ukrainien Andreï Kourkov était l’invité spécial de Jérôme Colin dans Entrez sans frapper. L’occasion d’évoquer avec lui "Les abeilles grises", son dernier roman traduit en français, mais aussi la guerre actuelle en Ukraine.
Après le succès de son premier roman Le Pingouin, Andreï Kourkov publie Les abeilles grises (Liana Levi), une fable drolatique et humaniste dans laquelle un apiculteur du Donbass décide de prendre la route et d’aller jusqu’en Crimée, pour sauver ses abeilles.
Son récit se déroule dans un petit village abandonné de la "zone grise", cette région coincée entre l’armée ukrainienne et les forces séparatistes pro russes, où vivent deux laissés-pour-compte : Sergueïtch et Pachka. Seuls habitants de ce no man’s land, ces ennemis d’enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Sergueïtch, apiculteur dévoué qui décide de chercher un endroit plus calme pour ses abeilles. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l’aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l’Ukraine de l’ouest et du silence des montagnes de Crimée, l’œil de Moscou reste grand ouvert.