"Rien ne sert de courir, il faut partir à point". La maxime de Jean de La Fontaine s'applique parfaitement à la saison 2022/2023 de la Premier League où le départ canon d'Arsenal n'a pas suffi face à l'irrésistible finish de Manchester City.
La trêve du Mondial
Dans une saison marquée par une Coupe du monde à la fin de l'automne, le premier temps intermédiaire intervient mi-novembre.
Arsenal termine sur une victoire 2-0 à Wolverhampton et compte 37 points en 14 journées. Les Citizens, surpris chez eux par Brentford (2-1), sont 2e à cinq longueurs. Ces deux équipes ont un match en moins que Newcastle, 3e, à sept longueurs des Londoniens.
Erling Haaland a déjà 18 buts au compteur et si City a lâché des points lors de nuls contre Newcastle et Aston Villa et en perdant à Liverpool, puis contre Brentford, tout le monde s'attend à ce que le Qatar rebatte les cartes.
Arsenal plane, puis décroche
Le 22 janvier, Arsenal arrive à 19 rencontres disputées avec une victoire in extremis contre Manchester United (3-2) qui lui permet de compter 50 points à mi-parcours. C'est cinq de plus qu'au même stade de la saison lors de leur dernier titre en 2003/2004.
Manchester City, qui bat Wolverhampton (3-0) le même jour, compte cinq longueurs de retard et a un match en plus au compteur.
Lors de la journée précédente, City, qui sortait d'une défaite 2-1 dans le derby contre United, renverse Tottenham après avoir été mené 2-0 à la pause et l'emporte 4-2, mais Pep Guardiola est hors de lui.
"Je veux une réaction de tout le club, toute l'organisation, pas juste les joueurs, mais du staff et de tout le monde (...) Je veux battre Arsenal. Mais si on joue de cette façon, Arsenal va nous démolir !", avertit l'entraîneur.
Après la victoire contre Wolverhampton, la première confrontation directe entre les deux rivaux, en Coupe d'Angleterre, tourne pourtant à l'avantage des bleus ciel (1-0).
Les Gunners ne prennent ensuite qu'un point sur les trois journées de Premier League suivantes, terminant par une défaite à domicile (3-1), à nouveau contre City qui ébranle déjà leurs certitudes, le tenant du titre leur passant symboliquement devant à la différence de buts, mais avec un match en plus.
Arsenal redémarre, le calendrier s'en mêle
Alors que tout le monde craignait de voir Arsenal craquer psychologiquement, Mikel Arteta remobilise ses troupes qui alignent sept victoires de rang jusqu'au 1er avril.
Eliminés dans le même temps par le Sporting Portugal en huitième de finale de la Ligue Europa, les Gunners n'ont même plus que le championnat à jouer.
Dans le même temps, City, encore en course sur trois tableaux, n'a joué que cinq journées de championnat, en débutant par un 1-1 décevant à Nottingham Forest qui lutte pour le maintien.
Les quatre matches suivant sont autant de victoires. Personne ne le sait encore, mais City portera même cette série à 11 succès, réalisant enfin la série que tout le monde attendait.
Funèbre mois d'avril pour Arsenal
Le printemps anglais confirme que la machine mancunienne s'est mise en branle. Aussi bien en Angleterre qu'en Europe, plus rien ne résiste à City.
Arsenal, en revanche, connait un trou d'air inattendu, mais qui s'explique par des blessures, comme celle de William Saliba, mais aussi des méformes de joueurs importants comme Oleksandr Zinchenko.
Contre Liverpool puis West Ham, Arsenal laisse deux fois filer des avantages de 2-0 pour ne prendre qu'un point, avant d'arracher un point à domicile contre la lanterne rouge Southampton (3-3) avec deux buts dans les trois dernières minutes du temps réglementaire.
Le match suivant n'est autre que le déplacement tant attendu et redouté à l'Etihad et City, sur un nuage, donne une leçon à son rival (4-1).
L'avance de deux points d'Arsenal n'est plus qu'un trompe-l'oeil, City, avec ses deux matches en moins, a son destin en main et le vent en poupe.
Début mai, à la faveur d'un match en retard contre West Ham, remporté 3-0, City vire en tête et ne lâchera plus, jusqu'à être sacré après une nouvelle défaite des Gunners samedi à Nottingham Forest.