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Annevoie : La relève est en marche à la pisciculture du Chêneau

© C. L.

Les piscicultures sont de moins en moins nombreuses en Belgique, et la profession est vieillissante. Elle ne compte que quatre professionnels de moins de 40 ans, et il n’existe pas de formation professionnalisante en Wallonie. Pourtant, à Annevoie, la relève est en marche.

Quand il a creusé ses bassins et créé son affaire, il y a 38 ans, François Dejardin ne pensait pas remettre sa petite entreprise. Mais les hasards de la vie ont mis Florent Coninck sur son chemin. Le jeune homme de 29 ans, ingénieur de gestion de formation, déjà amateur de chasse, de pêche, et de vie au grand air, n’imaginait pas voir un nom reconnu disparaître et le savoir-faire de François se perdre. "La demande pour des produits locaux, du terroir, est bien là. Et le travail de François est reconnu. Je trouvais ça dommage que ce savoir-faire se perde." 30.000 truites sont élevées chaque année dans les bassins.

 

Le sens du poisson

C’est ainsi que petit à petit, les deux hommes se sont apprivoisés, pour découvrir le métier. "Il fallait savoir s’il avait le sens du poisson. De ce que c’est comme travail. Ce n’est pas une vache, c’est un milieu que l’on ne connaît pas. Une vache respire à l’air libre, comme nous. L’eau, ce n’est pas notre milieu et c’est tout à fait différent" souligne le patron.

Et visiblement, "le jeune homme a le sens du poisson" rigole François. Alors pourquoi ne pas envisager un après ? L’idée a fait son chemin. Il fallait tout apprendre. La polyvalence nécessaire.

"C’est un métier varié, dans un cadre de travail exceptionnel, les mains dans l’eau, au soleil ou dans le froid, mais aussi à l’atelier, ou sur la route pour la partie livraison et commerciale, on rencontre les restaurateurs. Il faut aimer le bon produit de terroir et pouvoir le promouvoir. Je ferai ce qu’il faut !"

 

Un pari osé… Mais réfléchi

La pisciculture est un exemple de circuit court. Le Chêneau fournit de nombreux restaurateurs de la région, vend en direct les truites, fraîches ou fumées dans l’atelier, aux visiteurs des Jardins qui font un crochet. Elle fournit également la pêcherie voisine.

Le pari peut sembler osé, mais Florent est confiant. "L’infrastructure est existante, je suis accompagné par quelqu’un qui aime son métier, il y a un nom connu. Il y a de la demande et des clients, mon job sera de les satisfaire !"

Parce que le métier ne s’apprend pas en deux jours ni en deux mois, François restera disponible durant deux ans. Pour prêter main-forte quand il y aura beaucoup de travail. "Ça fait une paire de mains en plus" sourit François, heureux d’envisager une nouvelle page pour sa pisciculture.

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