Le moment venu des petits papiers : parmi une quinzaine de papiers-mystères, il en choisit 5 au hasard. Et commente.
PREMIER PAPIER : CHÔMAGE. " J’ai pointé 5 mois au chômage, fin 2014. J’avais cassé mon contrat au Standard, où il me restait 3 ans, car je sentais que mon avenir était bouché là-bas. Cette nuit-là, je dors très mal, j’ai un mauvais pressentiment : je téléphone au team-manager rouche et de fait, il me dit que les papiers ont été envoyés trop tard à la Fédération… et que je ne peux plus signer ailleurs avant janvier. Là, je peux vous dire que vous en voulez à la Terre entière… Je me suis acheté des plots et des haies et je suis allé m’entraîner tout seul durant des mois, dans le petit club voisin, au milieu des herbes hautes, en plongeant sur des balles que je frappais moi-même contre le mur. Quand j'explique ça aux gens, ils croient que j’invente… Mais je n’ai jamais lâché car je crois au destin… et je savais que le train repasserait. C’est pour ça que le vieux Moris, il dit parfois aux jeunes : ‘Ne vous emballez pas, ne faites pas de folies avec votre argent, car la vie, ça peut tourner très vite…’ C’est Malines qui m’a relancé, avec un contrat de 1.000 euros… brut. Ça me faisait 650 euros en poche… sauf qu’avec mon appartement à payer, mes trajets en voiture et mon essence, je commençais le mois avec -1500 euros sur mon compte ! Mais je suis un têtu, un vrai Ardennais et je n’ai jamais baissé les bras : je ne voulais pas que ces sacrifices de tant d’années n’aient servi à rien. C’est l’Equipe Nationale du Luxembourg qui m’a sauvé : ils ont continué à me sélectionner et quand on jouait contre l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas ou la France, il y avait une croix ‘SANS CLUB’ marquée à côté de mon nom sur la compo. Aujourd'hui, quand je vois ou je suis, j’en rigole… Et c’est sûr qu’être désiré et reconnu aujourd’hui, c’est plus sympa que de passer ses journées à appeler des clubs pour postuler, et qui te disent ‘non, on ne veut pas de toi…’ "