La Grande Forme

Antidépresseurs : peut-on arrêter un traitement psy de longue durée ?

Comment arrêter certains traitements psy de longue durée ?

© Getty Images

En Belgique, la consommation d’antidépresseurs et d’anxiolytiques explose. Une Belge sur dix prend des psychotropes pour se soigner. Un traitement qui nécessite un suivi médical pendant la prise, mais aussi, durant son arrêt. Pourquoi ? Plus d’explications dans cet article avec le Dr Caroline, psychiatre référente de l’émission "La Grande Forme".

C’est une question qui revient très souvent chez nos lecteurs : prendre un médicament psy, est-ce pour toute la vie ? Peut-on arrêter ? Si oui, comment ? Réponse dans cet article avec le Dr Caroline.

Les "médicaments psy" : c’est quoi ?

On les appelle "les psychotropes", un terme qui désigne à la fois les drogues et les médicaments : "L’alcool et la cocaïne sont aussi des psychotropes, mais ils ne sont pas utilisés à des fins thérapeutiques" explique Dr Caroline. Ces psychotropes sont des substances chimiques qui agissent sur le cerveau. Les psychotropes principaux utilisés à des fins thérapeutiques sont les antidépresseurs, les anxiolytiques, les somnifères, les thymorégulateurs (régulateurs de l’humeur dans les troubles bipolaires) et les neuroleptiques.

On distingue trois façons de prendre un psychotrope

La prescription médicale est nécessaire pour se procurer des psychotropes chimiques. Ils nécessitent d’aller consulter votre médecin et qu’une hypothèse diagnostique soit posée. Toutefois, des alternatives naturelles phytothérapeutiques existent. Elles sont moins puissantes, mais peuvent être utiles et sans effet secondaire. Elles sont alors en vente libre. "On distingue trois façons de prendre un psychotrope" ajoute Dr Caroline.

La première, est de façon ponctuelle. On prend un psychotrope de la même manière qu’on prend un paracétamol lorsqu’on a mal à la tête. C’est le cas pour les crises d’angoisse, par exemple : "Vous avez une grosse angoisse ou une crise d’attaque panique et vous prenez un anxiolytique pour vous calmer" explique Dr Caroline.

La dépendance s’installe après une prise quotidienne de plus de six à huit semaines

Attention tout de même, prendre des anxiolytiques n’est pas sans risque. Principalement les "benzodiazépines", qui provoquent des dépendances importantes. Il ne faut donc pas en prendre tous les jours, durant plusieurs semaines d’affilée : "La dépendance s’installe après une prise quotidienne de plus de six à huit semaines" insiste le Dr Caroline.

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On peut également être amené à devoir consommer des psychotropes de façon quotidienne, pour une durée déterminée. C’est le cas des antidépresseurs, en cas de dépression. Ils seront généralement prescrits environ six à huit mois de traitement, mais la durée dépend de facteurs très personnels. Enfin, lorsqu’on souffre d’une maladie psychiatrique chronique, comme une psychose, le traitement sera chronique et durera plusieurs années.

Arrêter son traitement, c’est possible !

Certains indices peuvent indiquer au patient qu’il s’agit du bon moment pour arrêter le traitement. Si, par exemple, il se sente mieux depuis plusieurs mois. Ou encore, si malgré des événements de vie difficile (un deuil, une séparation), il ne replonge pas.

Il est important d’évaluer la balance bénéfice/risque du traitement. Quels sont les effets secondaires ? Est-ce invalidant ou bien supportable ? Il faut également vous poser la question du diagnostic : permet-il d’envisager une diminution ou un arrêt du traitement ? Il faut évidemment toujours en discuter avec son médecin.

Si la décision est prise de l’arrêter, il faut toujours être accompagné et le faire de façon progressive : "Vous diminuez le traitement pendant 10, 15 jours et vous voyez comment ça se passe : vous vous sentez mieux ? Moins bien ? Idem ?" questionne le Dr Caroline. Il faut prendre le temps, passer par des paliers et être patient.

Comment arrêter certains traitements psy de longue durée ?

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Dans certains cas, le médecin n’est pas d’accord pour arrêter le traitement, Dr Caroline le confirme : "Cela m’arrive souvent en consultation : le patient veut arrêter, mais je ne trouve pas que c’est une bonne idée. Dans ces cas-là j’essaie d’expliquer pourquoi je trouve que ce n’est pas le moment".

Si malgré tout, le patient veut absolument arrêter, c’est son choix et sa liberté. Le médecin n’a pas à s’y opposer. Il doit simplement prévenir des risques et accompagner le patient dans cet arrêt : "Je préfère qu’il fasse ça progressivement sous supervision que seul de façon sauvage dans son coin" insiste Caroline Depuydt.

Retrouvez "La Grande Forme" en direct du lundi au vendredi de 13 heures à 14h30 sur VivaCité. Vous avez manqué l’émission ? Nous vous invitons à la revoir sur Auvio ainsi que sur différentes plateformes de Podcast.

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