Dans le cadre de la pandémie de Coronavirus, une étude a été réalisée et il en ressort que les personnes qui ont contracté le Coronavirus ont un risque de développer des troubles cardio-vasculaires augmenté de 55% dans l'année qui suit. Le point avec Leïla Belkhir, infectiologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc.
Les personnes qui ont contracté le Coronavirus ont un risque de développer des troubles cardio-vasculaires augmenté de 55 % dans l’année qui suit ; ce sont les chiffres qui ressortent d’une étude américaine publiée dans Nature Medicine et révélée par Le Monde. L’étude a été menée sur près de 153.760 personnes infectées au coronavirus entre mars 2020 et janvier 2021, ayant survécu aux 30 premiers jours de la maladie. Les troubles observés sont de tous types : anomalie du rythme cardiaque (arythmies), caillots sanguins (thromboses), embolies pulmonaires, accident vasculaire cérébral (AVC)…
Leïla Belkhir, infectiologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc, est intervenue à ce sujet dans "La Grande Forme" : "On a su très rapidement qu'en phase aigue du Covid, on peut avoir d'emblée des complications cardiovasculaires. Mais cette étude est intéressante car elle a comparé plus de 153 000 personnes infectées avec le Covid et ce même groupe a été comparé à plus de 5 millions de personnes qui - durant la même période - n'ont pas fait de Covid. Et ils ont repris des données de patients datant de 2017 afin d'objectiver le fait que chez les patients qui l'ont développé et qui ont survécu dans les 30 jours, beaucoup de personnes ont vu les risques cardiovasculaires augmenter : plus d'AVC, d'AIT, d'infarctus, de myocardite, d'embolie pulmonaire, etc. Le tout chez des patients qui, à la base, n'avaient pas de risque cardiovasculaire, et ça c'est assez interpellant. On voit que le Covid-19 peut induire des complications beaucoup plus tardivement par rapport à la maladie initiale."
Le risque est également présent chez les personnes ayant eu des symptômes légers !
"Ce qui est aussi interpelant, c'est qu'on pourrait croire que ça n'arrive que chez les personnes qui ont été hospitalisées mais ce n'est pas le cas ! Le risque est évidemment plus important pour les personnes qui ont été atteintes sévèrement mais le risque est également présent chez les personnes qui ont eu des symptômes légers" souligne Leïla Belkhir.