Après la culture, c’est le secteur du loisir qui entame la révolte pour dénoncer les mesures du Codeco de mercredi dernier. Une dizaine de bowlings en Belgique ont décidé d’ouvrir malgré l’interdiction. Une interdiction qu’ils jugent totalement incohérente. Reportage au Bowlmaster à Molenbeek qui fait partie des frondeurs.
Quand il a su que son lieu d’entraînement restait ouvert, Mats Maggi, joueur de l’équipe nationale, n’a pas tardé à venir lancer quelques boules. " Pour soutenir le secteur. Parce que le sport depuis le début, on nous dit que c’est important, qu’il faut faire des activités physiques, qu’il faut s’aérer l’esprit et là on nous empêche de le faire. Et en plus avec tous les protocoles mis en place, je me sens plus en sécurité ici que dans un restaurant par exemple. On respecte beaucoup plus les gestes barrières, on peut garder le masque. Je ne vois vraiment pas pourquoi on doit fermer".
Le bowling est donc aujourd’hui la seule activité sportive et Horeca interdite en Belgique
Pour Dominique Collignon, le patron des lieux et vice-président de la fédération des loisirs (FLRB) pour Bruxelles, c’est d’autant plus incompréhensible que les bowlings sont assimilés à des centres sportifs. "Le bowling, organisé et reconnu par toutes les instances sportives belges (Adeps, Aisf, Sport Vlaanderen et le Coib) est à ce jour le seul sport interdit en Belgique. Les sports de contact, tels que les arts martiaux ou les sports d’équipe en salle, ainsi que le fitness, sont, par contre, autorisés. L’activité Horeca est également partie prenante de l’activité des bowlings. Le bowling est donc aujourd’hui la seule activité sportive et Horeca interdite en Belgique. C’est totalement incompréhensible et incohérent ".
Acte politique
Voilà pourquoi Dominique Collignon et une partie de ses collègues ont décidé de braver l’interdit. Et il ne craint pas les sanctions. " Après plus de 10 mois de fermeture en moins de deux ans, nous, on est exsangue. Et on n’a plus grand-chose à perdre. Si la police vient nous fermer, on est prêt à l’assumer. On ira en justice, on ira jusqu’au bout. C’est aussi un acte politique. Et a priori en Belgique, défendre des convictions politiques c’est encore autorisé jusqu’à présent ".
Les bowlings espèrent qu’ils bénéficieront de la même tolérance que les lieux culturels qui ont également fait le choix de rester ouvert.
Sans cautionner la désobéissance civile, le Syndicat Neutre des Indépendants soutient les bowlings frondeurs. "Tous les secteurs similaires doivent être traités de la même façon" indique-t-il dans un communiqué. " Une décision injuste peut et doit toujours être revue. Le gouvernement doit corriger le tir rapidement, il en va de l’adhésion de tous les professionnels aux mesures sanitaires ".