Politique

Après la libération d'Olivier Vandecasteele, "nous continuerons à nous mobiliser pour le professeur Djalali" déclare Hadja Lahbib en visite à Oman

Hadja Lahbib, invitée de matin Premiere

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Par Marie-Laure Mathot sur base de l'interview de Rachel Crivellaro via

"Nous sommes reconnaissants." Hadja Lahbib est à Muscat au Sultanat d’Oman. Ce pays a joué un rôle important de médiateur dans l’opération historique de services belges qui a permis de libérer quatre Européens, dont Olivier Vandecasteele. C’est donc pour cela que la ministre se rend ce vendredi sur place : pour remercier les autorités.

"Nous avions déjà de très bonnes relations [avec le Sultanat d’Oman]", continue la ministre. "L’année dernière, il y a eu une visite d’État, le roi et la reine s’y sont rendus. Nous sommes présents au port de Muscat, un port important géré à 50% par le port d’Anvers. La Belgique y est donc impliquée au niveau économique. Oman s’est fixé des objectifs à l’horizon 2030-40 de diversifier son économie et nous y participons. Cela va forcément renforcer nos liens, nos liens d’amitié et nos liens économiques déjà important."

Il parle autant aux Ukrainiens qu’aux Russes, aux Palestiniens qu’aux Israéliens.

Le Sultanat d’Oman a cette particularité de bien s’entendre avec tout le monde, y compris des pays avec lesquels les relations diplomatiques sont difficiles pour la Belgique comme la Russie ou l’Iran. "Son credo, c’est 'ami de tous et ennemi de personne'." Il a donc un rôle de facilitateur selon la ministre. Par exemple, "lorsque les Talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan en 2021, [les dirigeant d’Oman] nous ont permis de traverser leur territoire. Ils ont aussi servi de négociateurs lors du Traité nucléaire avec l’Iran en 2015-2016. Ils parlent autant aux Ukrainiens qu’aux Russes, aux Palestiniens qu’aux Israéliens. Et donc, ce sont des partenaires fiables médiateurs."

Hadja Lahbib est à Muscat au Sultanat d’Oman. Ce pays a joué un rôle important de médiateur dans l’opération historique de services belges qui a permis de libérer quatre Européens, dont Olivier Vandecasteele.
Hadja Lahbib est à Muscat au Sultanat d’Oman. Ce pays a joué un rôle important de médiateur dans l’opération historique de services belges qui a permis de libérer quatre Européens, dont Olivier Vandecasteele. © Tous droits réservés

Mais pour l’opposition à la Chambre fédérale belge, l’opération Blackstone qui a permis de libérer Olivier Vandecasteele ainsi que trois autres détenus européens, l’Iran a obtenu ce qu’il voulait, à savoir, la libération d’Assadollah Assadi. La Belgique a-t-elle cédé ? "On a préféré la vie", répond Hadja Lahbib. "Notre priorité, c’était de ramener Olivier Vandecasteele chez lui, en bon état, sans attendre qu’il soit trop tard."

La Belgique va donc continuer à discuter via le Sultanat d’Oman pour essayer de libérer d’autres personnes détenues injustement en Iran comme le professeur universitaire irano-suédois Ahmedreza Djalali (VUB) depuis sept ans. Mais avec quelle monnaie d’échange à présent ? "Cela fait des années qu’on demande la libération du professeur Djalali. Nous avons entamé des actions au niveau européen auprès du haut représentant Josep Borrell, Charles Michel a également demandé sa libération en notre nom. Nous avons aussi demandé que la peine de mort ne soit pas exécutée. Nous continuerons à nous mobiliser pour lui."

"Daesh peut faire disparaître des pays entiers"

Autre réunion à l’agenda d’Hadja Lahbib : la réunion internationale de la coalition contre Daesh. Le groupe terroriste est toujours en activité et menace des pays d’Afrique notamment. "Nous avons assisté à un groupe focus sur l’Afrique et il est vrai que les pays de Sahel étaient présents. Ils ont littéralement poussé un cri d’alarme. Certains États sont en danger, menacés de disparaître. Je pense notamment au Burkina Faso, au Mali. Le Niger nous appelle à l’aide. Nous y sommes présents sur la sécurisation, le développement et une plus grande présence de l’État."

Hadja Lahbib se dit aussi attentive à la situation en Afghanistan. "Si nous ne reconnaissons pas le régime des talibans, nous savons aussi que ce pays peut redevenir un sanctuaire de terrorisme. Certaines arrestations en Europe montrent que des factions terroristes, islamistes sont entrées en contact avec d’autres sur notre territoire. Elles n’ont pas encore les moyens de commettre des actions mais elles pourraient potentiellement le faire. Il faut donc le faire maintenant."

Extrait du JT du 9/6/2023

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