Après le cas Jurgen Conings, le syndicat SLPF craint une "chasse aux sorcières" au sein de la Défense

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© Belga Eric Lalmand

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Par Patrick Michalle

Des retraits d’habilitation avec les conséquences pratiques qui les accompagnent. Depuis le début de l’affaire Jurgen Conings, le Syndicat Libre de la Fonction Publique (SLFP) groupe Défense constate une augmentation des demandes d’aide de ses membres concernant des retraits d’habilitations de sécurité de la part du Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS).


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"Depuis début juin, nous constatons une augmentation inquiétante du nombre de demandes d’aide de la part de nos membres suite à des décisions aussi rapides que surprenantes du SGRS", déclare Dimitry Modaert, Président du SLFP-Défense. Une augmentation qu’il importe de relativiser.

Cinq procédures d’appel sont en cours devant le Comité R avec l’assistance d’un avocat du syndicat. On reste dans des proportions qui ne dépassent pas une dizaine de cas mais qui témoignent d’une réactivité plus grande des autorités de contrôle.

Etre efficace et juste au service de la sécurité

La crainte formulée est d’assister à un retour de balancier lié au cas Jurgen Conings. Si des failles sont observées dans ce dossier particulier il n’y a pas de raison d’en faire payer les pots cassés à des personnes qui n’ont plus rien eu à se reprocher, estime le syndicat.

Pour des militaires qui disposent depuis 10 à 15 ans de ces habilitations, le leur retirer du jour au lendemain sans qu’un élément précis ne soit mis en avant dans leur comportement professionnel ou privé paraît peu justifié. Et même contraire car il fera naître de la rancœur dans l’entourage du militaire concerné.

Eviter la multiplication des recours devant le Comité R

Pour Dimitri Modaert, il est évident que la sécurité doit primer mais d’après les sources du syndicat, des responsables militaires eux-mêmes semblent s’étonner de certaines décisions prises. Ne reste plus alors en cas de contestation que d’introduire un recours devant le Comité R qui en tant normal, recalerait déjà la moitié des dossiers introduits par SGRS.

L’important, conclut Dimitri Modaert, est de veiller à ne pas vouloir en faire trop par un effet de rattrapage post-Jurgen mais bien d’être efficace lorsqu’une information ou un événement apparaît comme inquiétant dans le parcours d’un militaire de la Défense.

Ce qui semble avoir été pour l’heure la principale faille du dispositif mis en place.

Affaire Jürgen Conings: JT 16/06/2021

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