Quand on lui demande quel regard il pose sur sa jeune carrière, c’est très spontanément que Wout Faes répond :"A refaire je referais tout de la même manière. Je n’ai aucun regret, je me félicite de tous mes choix".
Il est toujours resté confiant en son avenir et pourtant…
Après quatre ans chez les jeunes du Sporting d'Anderlecht, Wout Faes y reçoit un contrat pro mais est rapidement prêté à Heerenveen puis à l’Excelsior Rotterdam, aux Pays-Bas. Mais lorsqu’il rentre "à la maison", son Sporting n’a pas de place pour lui en équipe première et le vend à Ostende.
"Je n'étais pas fâché. Toujours pas maintenant. Mais je trouve juste que c’est dommage. Je n’ai pas reçu ma chance, je n’ai même pas pu jouer un match et me montrer, c’est ça qui me gêne. Quand tu croises des gens qui ne croient pas en toi, c’est à toi à faire le "clic" dans ta tête. Je l’ai fait et ça a bien fonctionné. Même si je n’avais que 19-20 ans je n’ai pas été inquiet du désintérêt d'Anderlecht parce que j’étais confiant dans mes qualités. Et j’ai prouvé que j’avais raison. Ceci dit, je me félicite d’avoir fait ma formation chez eux. C’est le top, et je les remercie encore".
Après deux saisons à Ostende, le voilà transféré à Reims. Sa valeur est passée de 300.000 euros à 2,7 millions. (Elle est aujourd'hui évaluée à 8 millions sur Transfermarkt).
Pourquoi aller à Reims alors qu’il y a des propositions plus lucratives ?
"A 22 ans, tu ne dois pas te tracasser pour l’argent mais pour ton temps de jeu et ta progression. A Reims, ils me voulaient, je sentais une grande confiance, il y avait tout de suite une place pour moi si je saisissais ma chance, et il y avait un accord pour que je puisse partir après deux ans si ça se passait bien.
Le niveau du championnat en France est supérieur à celui auquel j’étais habitué à Ostende. Donc ce n’était pas évident au début. Mais j’ai eu la chance de jouer tout de suite, quasi tous les matchs, et mon adaptation a été assez facile".
97% de temps de jeu en Ligue 1, il n’y restera plus très longtemps
Sa progression est impressionnante, quelques chiffres en témoignent. Par exemple, lors de la première saison il inscrit 1 but, prend 11 cartes jaunes et 2 rouges. Cette saison-ci : 4 buts déjà, 2 jaunes seulement, aucune rouge. Son temps de jeu est de 97%, il a été élu "Joueur du mois" pour Reims à deux reprises.
"J’ai progressé à plusieurs niveaux. Notamment, la vitesse d’exécution. On joue régulièrement contre des équipes européennes ou qui veulent le devenir. Etre toujours en mouvement, anticiper plus, être actif et pas réactif… J’ai aussi un suivi très formatif de la part de Glenn Loovens, qui travaille dans l’agence où je suis et qui analyse tous mes matchs". Il s’agit de l’Agence "Let’s Play" de Peter Smeets et Bob Claes, où l’on trouve aussi Youri Tielemans, Benito Raman, Zeno Debast, Youssouph Badji, Stef Peeters…
Affronter Mbappé, Messi et Neymar, c’est tout de même spécial
"Tout le monde se souvient que c’est ici à Reims que Lionel Messi a fait ses débuts en Ligue 1. Ça a été le match le plus regardé de l’histoire de la L1. Et moi, j’étais là, face à lui, Neymar, killian Mbappé.... Déjà quand t’es petit, jouer contre le PSG c’est un rêve, mais si en plus Messi est avec eux, c’est encore mieux".
Deux fois élu "Joueur du mois" et souvent Capitaine, quel honneur !
"En tant que défenseur central, c’est un grand honneur d'être élu "Joueur du mois", parce que ce n’est pas si fréquent. Ça prouve que mon passage à Reims est réussi et apprécié. Le brassard de capitaine (que je porte quand Yunis Abdelhamid n’est pas là), c’est aussi une belle preuve de confiance. Ça ne change pas grand-chose à mon comportement parce que je parle toujours à mes équipiers pour les encourager, mais ça fait aussi plaisir".
Etre un jour capitaine des Diables je n'ose même pas y penser
Dans toutes les équipes où il est passé, Wout a porté le brassard de capitaine, que ce soit en Youth League avec Anderlecht (1/2 finale en 2016, à la Coupe du Monde des U17 belges au Chili (médaille de Bronze en 2015), ou avec les Diablotins (21 matchs).
"Etre un leader, c’est probablement quelque chose que j’ai en moi. Et c’est accepté par mes équipiers donc c’est bien".
On le taquine alors en lui suggérant que le prochain capitaine des Diables, après Eden Hazard, ça pourrait être lui :"Non non, ça, je ne dis pas, on va faire étape par étape, comme pour ma carrière jusqu’à présent. Mais ce serait l’honneur le plus grand qui soit, bien sûr".
La suite de sa carrière, ce sera en Angleterre, en Espagne ou en Italie
Son agent Peter Smeets est présent lors de notre rencontre. Mais impossible de lui tirer les vers du nez, comme on dit. Il confirme que plusieurs clubs s’intéressent à son poulain, notamment des formations "des trois grands championnats" glisse-t-il.
Et Wout sait ce qu’il veut :"J’aimerais un club et un entraîneur qui disent vraiment "On te veut, parce qu’on sait ce que tu peux nous apporter". Et pas pour dans un an ou deux, mais rapidement. C’est clair, je veux jouer".
Derrière cette motivation il y a un objectif évident: être repris par Roberto Martinez pour la Coupe du Monde 2022 au Qatar. C'est le sujet d'un prochain article, qui vous attendra dimanche matin sur notre site.