Au-delà de cette praticabilité, on peut aussi faire participer les citoyens à la création même de l’œuvre. C’est le credo de Pauline de la Boulaye. Elle est historienne et productrice de projet artistique dans l’espace urbain.
Pour elle, si on prend des grands noms du marché de l’art pour les mettre dans la ville, c’est du gagnant-gagnant pour l’image des deux, mais cela exclut les citoyens. Or, le but de la culture, défend-elle, c’est de créer du lien, via la création.
“On a un peu oublié ça, déplore-t-elle. Je prends souvent l’exemple des monuments aux morts. Avant le début du 20e siècle, les monuments au mort étaient créés par des artistes et des familles de victimes. Il n’y avait pas de commande publique. C’est quelque chose qui venait d’une nécessité par rapport à la mort et à des rituels. Et puis, tout d’un coup, l’Etat s’est saisi de cette forme et a reproduit le cahier des charges.”
Pour Pauline de la Boulaye, il faut apprendre à désobéir aux cahiers des charges, pour proposer autre chose.