Musique - Rock

Arctic Monkeys, de rockeurs adolescents à crooners

Le bonus

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Sophie Léonard nous retrace le parcours des Arctic Monkeys suite à la sortie de leur 7e album « The Car » cette année, en octobre 2022.

Ce nouvel album est un véritable coup de cœur pour la chroniqueuse Sophie Léonard. Il s’agit d’un retour très attendu mais ayant cependant partagé les plus grands fans du groupe. L’occasion de revenir sur la carrière de ces quatre jeunes garçons boutonneux devenus des dandys au succès international, notamment avec le carton de Do I Wanna Know en 2013, un tube qui accroche au crâne comme un chewing-gum. Ce single est sorti sur AM, album marquant un tournant majeur dans leur carrière.

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Mais l’histoire des Arctic Monkeys remonte en 2002. Cette année-là, Alex Turner, Jamie Cook, Matt Helders et Nick O’Malley (et Andy Nicholson qui quittera la formation après le premier album) se rencontrent. Âgés d’à peine 20 ans, les jeunes garçons usent des codes du Net comme jamais. Plusieurs chansons sont téléchargeables, et c’est là que tout va commencer. Il aura suffi de quelques mois à ces jeunes adolescents de Sheffield pour passer de l’anonymat et aux concerts dans les pubs du coin à la Une de l’hebdomadaire britannique New Musical Express, connu pour annoncer le meilleur groupe du monde à chaque nouvelle couverture. Quelques mois pendant lesquels leur nom va circuler plus que d’autres sur la toile au point d’attirer l’attention du label Domino à qui on doit déjà la découverte du groupe Franz Ferdinand. Leur premier single, I Bet You Look Good On The Dancefloor, devient numéro 1 des ventes le jour même de la sortie en Grande-Bretagne de leur album Wathever People Say I Am, That’s What I’m Not en 2006.

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Après Favourite Worst Nightmare en 2007, le troisième album Humbug sorti en 2009 est pour certain l’album de la maturité. Il s’éloigne des deux précédents opus, peut-être en partie parce qu’un certain Josh Homme de Queens of the Stone Age est passé par là. Les gars de Sheffield étaient passionnés par le travail du groupe américain, il y a donc collaboration. Celle-ci se ressent énormément dans le premier single qui sortira, Crying Lightning.

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Réécouter les albums des Arctic Monkeys en 2022 c’est se replonger dans des souvenirs d’adolescence. Sophie Léonard se dit toujours aussi impressionnée par l’énergie et le savoir-faire mélodique des Anglais. C’est aussi se rendre compte que le groupe a bien changé. Six albums où l’on va avoir une progression musicale et un credo : ne jamais se répéter, toujours se renouveler et ne pas s’enfermer dans une attitude ou une esthétique. Il aurait pu faire un fonds de commerce d’hymnes pop taillés pour les stades mais Alex Turner a décidé d’installer son gang dans l’intimité d’un piano-bar avec le sixième album, Tranquility Base Hotel & Casino. Le groupe s’inspire de la palette sonore de Gainsbourg comme des expérimentations non conventionnelles de David Bowie.

En ce qui concerne le 7e album, les critiques sont très partagées. Intitulé The Car, il divise autant qu’il séduit. Sans réelle saveur pour certains, véritable chef-d’œuvre pour d’autres, The Car a les années 70 pour horizon esthétique et le tourment amoureux pour ossature thématique. Arctic Monkeys ose, expérimente et surprend tout le monde et ce en mettant de côté tout ce que l’on peut en penser. C’est l’esprit d’Alex Turner qui emmène le groupe vers des univers musicaux visionnaires. Il s’installe à nouveau comme le crooner, il nous envoûte avec ce phrasé qui s’emboîte à merveille avec ses nouvelles histoires, The Car est vraiment un album où l’émotion prédomine et laissant place à plus de lenteur.

Pour les fans, le groupe passera en Belgique à Rock Werchter le dimanche 2 juillet 2023.

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