Des milliers de personnes ont participé mercredi à Buenos Aires à une manifestation, dernière en date d’une série de mobilisations depuis plusieurs semaines pour réclamer des aides accrues face à la hausse des prix sous la menace d’une nouvelle spirale en 2022.
Le chiffre de l’inflation pour mars était attendu en fin de journée, mais le ministre de l’Economie Martin Guzman a prévenu qu’elle dépasserait 6%, au-delà des prédictions les plus pessimistes, portant l’inflation cumulée pour le premier trimestre à près de 15%.
L’emballement, exacerbé par un contexte d’inflation mondiale lié à la guerre en Ukraine, hypothèque l’objectif de maîtrise inflationniste du gouvernement.
Celui-ci est pourtant partie intégrante de l’accord récent scellé avec le Fonds monétaire international (FMI) pour le refinancement de la dette de 45 milliards de dollars de l’Argentine envers l’institution de Washington.
Or sur les bases des premiers mois de 2022, l’inflation pourrait, selon plusieurs prévisions d’analystes, avoisiner 60% cette année. Bien au-delà des 50,9% enregistrés en 2021, et de la fourchette d’entre 38 et 48% dans lequel le gouvernement escompte la "contenir" en 2022.
Face à des étiquettes qui augmentent d’une semaine sur l’autre, le gouvernement a déployé depuis le début de l’année diverses initiatives.
Il a notamment élargi son programme annuel "Prix surveillés", via des accords avec le secteur privé, pour encadrer les prix de quelque 1700 produits. Ou augmenter de 50% la "carte alimentaire", sorte de bon d’achat pour les plus démunis, touchant 2,4 millions de bénéficiaires, et qui peut atteindre 119 dollars par mois pour une famille avec deux enfants.