Le Sénat argentin a approuvé jeudi définitivement l’accord entre Buenos Aires et le FMI sur le refinancement de la dette du pays, dégageant son horizon financier à court terme, tout en lui laissant un sérieux défi inflationniste.
La Chambre haute, après la Chambre des députés, a donné son feu vert à une résolution approuvant le programme de refinancement scellé le 3 mars par le gouvernement et le Fonds monétaire international (FMI) sur la dette de près de 45 milliards de dollars, legs d’un prêt record contracté en 2018 par le précédent gouvernement du libéral Mauricio Macri.
Le président argentin Alberto Fernandez a remercié les parlementaires en soulignant que l’accord permettrait au pays d’avoir un "horizon très dégagé".
Le ministre argentin de l’Economie Martin Guzman a salué de son côté un accord "radicalement différent de tous ceux auparavant conclus avec le FMI". "Aucun droit n’est enlevé ni aux travailleurs, ni aux retraités", a-t-il assuré. Il s’agit du 13e accord conclu entre le FMI et l’Argentine depuis le retour de ce pays à la démocratie en 1983.
Hors du Sénat, plusieurs centaines de personnes ont manifesté, à l’appel de secteurs syndicaux et de gauche opposés au règlement de la dette.
Il y a une semaine, l’accord sur la dette avait été approuvé par la Chambre des députés, faisant l’objet d’un large consensus transpartisan, rare en Argentine, entre le groupe de la coalition au pouvoir de centre-gauche et l’opposition de centre-droit.
Face au spectre d’un défaut de paiement si l’accord n’était pas approuvé et donc inapplicable, le même consensus a prévalu au Sénat.