Système de doubles clés
Un frein – diplomatique – à l’utilisation de ces armes existe aussi, comme le rappelait ce lundi matin sur La Première Joseph Henrotin, chercheur en questions stratégiques et rédacteur en chef du magazine Défense et sécurité internationale (DSI).
Certaines têtes nucléaires sont ainsi sous un régime de doubles clés. "Leur utilisation va dépendre à la fois de l’autorisation américaine, mais aussi de l’autorisation des États sur lesquels ces armes sont stationnées. Si la Belgique dit non à leur emploi, elles ne seront pas employées. En tout cas pour celles qui sont sur le territoire belge."
Voilà pour l’arme nucléaire. Mais une armée, c’est avant tout des soldats, des blindés, de l’artillerie, des avions et des bateaux. Les infographies ci-dessous, reprises de The Military Balance édition 2021, compilent quelques chiffres clés pour les nations les mieux dotées.
Qualité vs. Quantité
Mais il serait trop simple de conclure que l’armée la plus nombreuse ou la plus équipée est aussi la plus puissante. Car il ne faut pas confondre qualité et quantité. "Les comparaisons de stock de matériels sont parfois trompeuses", souligne Samuel Longuet, chargé de recherche au GRIP.
Le chercheur ajoute : "Après la guerre du Vietnam, les Etats-Unis ont développé ce qu’on a appelé la 'Second Offset Strategy' qui visait – je schématise l’idée générale – à compenser la supériorité numérique de l’URSS par une supériorité technologique pour l’Ouest. C’est dans ce cadre qu’ils ont développé le GPS, les avions furtifs, les bombes guidées de précisions, etc.. Les autres pays de l’OTAN ont aussi suivi cette stratégie."
"Aujourd’hui, les états-majors occidentaux s’interrogent sur le bon 'mix quantité/qualité'. Est-ce qu’il vaut mieux avoir peu de matériels mais très high-tech ? Ou bien des matériels plus nombreux mais plus rustiques ? Ou bien un mix des deux ? Et quel est le 'bon' mix ?", interroge Samuel Longuet.
Une chose est sûre : l’industrie de la Défense continue à tourner à plein régime partout dans le monde. Ainsi, malgré les retombées économiques de la pandémie de Covid-19, les dépenses militaires mondiales ont progressé de 0,7% en 2021, selon le rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).