Jérôme et Arnaud se sont rencontrés alors qu’ils étaient professeurs dans une école bruxelloise. Un jour, en salle des profs, ils parlent d’orthographe et se rendent compte qu’ils sont tous les deux d’accord : "Il est très compliqué d’enseigner une langue qui contient autant d’absurdités." Ils s’interrogent également sur ce temps perdu à apprendre l’orthographe au lieu d’enseigner des choses plus importantes comme la littérature ou l’histoire, voire, pourquoi pas, l’histoire de l’orthographe elle-même.
Jérôme et Arnaud rappellent aussi "qu’il y a des gens qui ont une mauvaise orthographe et qui sont de très grands écrivains ou orateurs. C'est aussi ce qu'on répétait à nos élèves, que ce n'est pas parce qu'ils font des fautes d'orthographe qu'ils sont mauvais !"
L’orthographe ne serait-elle qu’un énorme malentendu ? Une accumulation d’erreurs acceptées par quelques linguistes ? Des retranscriptions foireuses de moines copistes ? Molière était-il aussi pointu sur l’orthographe que nous ne le sommes au XXème siècle.
Selon Jérôme et Arnaud, qui ont monté un spectacle sur le sujet, l’orthographe est un dogme qui déchaîne les passions surtout lorsqu’on évoque sa simplification. Cela ne les empêche pas de militer pour une évolution naturelle et progressive de la langue et, comme de nombreux linguistes avant eux, ils se heurtent aux puristes qui veulent continuer d’écrire comme en 1850.
Même si Grevisse était favorable à des révisions régulières des règles orthographiques, depuis plus de 150 ans, presque toutes les propositions de réformes ont été rejetées.