Sans chercher à se justifier ou vouloir "convertir" leur entourage, ces personnes ont trouvé un sens à leurs actions et adopté un mode de vie plus en phase avec leurs considérations écologiques. Une sorte d’accomplissement de soi et de ses valeurs. "Le fondement de l’engagement repose sur une quête de sens et le plaisir et la reconnaissance peuvent être de puissants vecteurs de sens", confirme Dominique Bourg. Loin du cliché des "écoterroristes" ou des "ayatollahs", elles n’en oublient certainement pas de vivre, sans que cela remette en cause la sincérité de leur engagement.
"Je prends beaucoup de plaisir à être végane", raconte Sophie, 56 ans, qui a entamé cette transition alimentaire quelques années plus tôt. "Au début, avec mes amis, je me forçais. Ensuite, j’ai commencé à les prévenir à l’avance quand j’étais invitée à dîner : leur réaction était plutôt positive, ils me faisaient une assiette de légumes plus copieuse. Certains ont même eu à cœur de me préparer des plats entièrement végans, ce qui nous a permis d’échanger et de discuter à ce sujet !"
Pour ces personnes engagées dans la transition écologique, arrêter n’est donc pas synonyme de privation mais plutôt une façon de changer de regard sur le monde et de sortir de sa zone de confort en explorant d’autres manières de vivre tout aussi satisfaisantes (si ce n’est plus) que les anciennes !
"Les gens autour de moi font des yeux ronds quand je leur dis que je fais régulièrement le trajet Bordeaux-Marseille en train, qui prend six heures de voyage ! Mais c’est pour moi un réel plaisir : je perçois ce moment comme une bulle, une sorte de détox technologique pendant laquelle je m’accorde du temps pour moi", confie Jérôme.