D'âges et de parcours de vie très différents mais avec en commun des épisodes dépressifs ou d'anxiété, ces trois patients suivis par le département d'urgences et post-urgences psychiatriques (Dupup) de l'hôpital universitaire de Montpellier n'étaient jusqu'ici pas particulièrement intéressés par l'art. Mais ils ont pourtant respecté à la lettre ce traitement particulier, l'espace de quelques semaines.
Pour le Mo.Co, le centre d'art contemporain de la ville et le département de psychiatrie de l'hôpital universitaire, la "conviction" est partagée : il y a une "urgente nécessité à sensibiliser le public aux avantages de l'engagement artistique pour la santé mentale", insiste le professeur Philippe Courtet, du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Montpellier.
Inédit en France, ce projet, inspiré d'expériences menées en Belgique, au Canada ou au Royaume-Uni, a une ambition : "faire sortir les patients de l'hôpital en leur prescrivant de l'art", ajoute le professeur.
"Cela libère, cela libère énormément", confie dans un sourire Ambre Castells, lycéenne de 17 ans en coulant de la paraffine dans un moule en terre glaise.
"Quand je suis ici, c'est comme si tout ce qui pouvait me rendre potentiellement mal partait."
Kevin Gineste, 23 ans, a vu son "anxiété naturelle s'apaiser". "On peut aller voir des psychologues mais le mieux, c'est de faire des choses avec mes mains, pour extérioriser ce que j'ai en moi", dit-il, ravi d'avoir rencontré "des gens avec le même type de problèmes" et dorénavant prêt à "aller plus souvent au musée".