Diables Rouges

Arthur Theate : Standard, Ostende, Bologne,… un parcours et un garçon passionnants

Par Pierre Deprez

Il y a près de deux ans, Arthur Theate a envisagé d’arrêter le football. Formé au Standard mais indésirable à Sclessin, le jeune homme de 19 ans ne trouvait aucun club d’accord de lui offrir un contrat.

20 mois plus tard et après une seule saison (réussie) à Ostende, le voilà titulaire régulier à Bologne, et déjà courtisé par les grosses écuries de la Série A italienne.

Nous l’avons rencontré dans son nouveau port d’attache. Le franc-parler du Liégeois n’a d’égal que sa détermination, aucun sujet n’est tabou.

Bologne était le meilleur choix et le Calcio est le meilleur championnat au monde pour un défenseur

"A Bologne, je suis heureux, à tous points de vue : dans mon football, dans ma tête, et dans ma vie privée. Pour ma carrière, c’était le choix idéal. Ailleurs aussi j’aurais appris beaucoup de choses, mais en tant que défenseur, le Calcio c’est le meilleur championnat au monde, tellement c’est tactique, mais aussi physique.

Les progrès que j’ai déjà effectués ? Justement, sur le plan tactique surtout, ce qui n’était pas ma qualité première. Ici, on en mange sans arrêt, c’est dingue ! J’ai aussi pris de la masse musculaire et progressé au niveau mental".

Que je reste ou que je quitte en juin, ma priorité c’est de jouer, et d’aller au Qatar avec la Belgique

Dans la défense du BFC, Arthur a conquis ses galons de titulaire. Sa combativité derrière a convaincu, et son tempérament offensif plaît aussi. Au point que certaines grosses cylindrées de Série A s’intéressent à lui. Le Milan AC, notamment, a contacté le club. Mais Bologne (qui aura mis sur la table une somme avoisinant les 6 millions d’Euros pour lever l’option du prêt) ne le laissera pas partir si vite, ou alors pour une somme "rondelette". Et lui n’est pas pressé non plus. "Bologne sera probablement une étape avant quelque chose d’encore plus haut, mais si je peux l’aider à retrouver l’Europe, par exemple, et marquer un peu l’histoire de ce club qui m’a ouvert ses portes, je suis prêt à rester quelque temps. Surtout, ma priorité c’est de jouer, pour pouvoir être candidat à une sélection chez les Diables rouges".

Assurance, détermination, ambition, insouciance...le jeune Liégeois semble inarrêtable

"Oui, je suis peut-être quelqu’un de culotté, d’audacieux. Mais aussi volontaire, courageux, travailleur. J’ai surtout une grande confiance en moi, ce qui est une qualité indispensable pour avancer et réussir, mais qui peut aussi être un handicap si c’est mal perçu par l’extérieur ou si ça te rend suffisant. Mais le "melon", ça ne m’arrivera pas, parce que j’ai été éduqué autrement, et parce que mon entourage y veille en permanence. Mes parents, mon agent, mes amis ne me laisseraient pas attraper le gros cou".

On me surnomme "Leone", et ce n’est pas seulement pour ma crinière

Le Belge est depuis longtemps intégré à l’équipe d’Emilie-Romagne, il y a d’ailleurs rapidement reçu un surnom : "Léone", le Lion. Et ce n’est pas principalement pour sa célèbre chevelure. "C’est surtout parce que j’ai la rage en défense, je me bats toujours à 100%, je veux gagner tous les matchs, je rugis aussi. Oui, je suis un défenseur agressif. J’espère honorer ce surnom".

Etre écarté par le Standard puis marquer contre l’Inter à San Siro : un souvenir incroyable !

Lorsqu’en juin 2020 le Standard lui annonce que l’aventure en rouge et blanc est terminée, Arthur et son agent Patrick De Vlamynck cherchent un club. Aucune porte ne s’ouvre. Stupéfaction, déception, doutes, et (presque) résignation. Mais son agent le propose à Ostende, comme Arrière central alors qu’il évolue d'habitude comme Arrière latéral. Bingo, la sauce (ostendaise) prend, la Bolognaise aussi, un an plus tard à peine.

Certains écrivaient que je ne réussirais pas, mais je ne lis pas les journaux

"A mon arrivée ici, il paraît que certains commentaires étaient sceptiques. Mais je ne lis pas les journaux, sinon tu te prends la tête et tu n’en sors plus. Ensuite, j’ai confiance en mes qualités et je me dis que je vais prouver que je mérite ce qui m'arrive.

Les premières semaines, je suis resté sur le banc. Normal ! Mais je piaffais d’impatience tout de même. Au quatrième match, contre l’Inter à San Siro, le coach (Sinisa Mihajlovic) me fait monter en fin de rencontre, et je marque, de la tête. C’était une sensation incroyable, un ascenseur émotionnel extraordinaire, parce qu’il y avait ma famille et mes proches dans la tribune, que je sais d’où je viens et les galères que j’ai connues, et que c’étaient mes toutes premières minutes en Série A.

Plus fort que cela, ça serait mon premier but avec les Diables, c’est sûr !".

 

Arthur Theate, jeune international belge, en match qualificatif au Pays de Galles
Arthur Theate, jeune international belge, en match qualificatif au Pays de Galles © AFP or licensors

Se promener en ville avec Arthur Theate ou l'accompagner au restaurant (italien bien sûr!) aide à comprendre un peu plus le personnage et certains secrets de sa réussite. En rue, les demandes de selfies et d'autographes se succèdent, tant sa notoriété est grande déjà. Et au resto, comme ailleurs, c'est en Italien qu'il s'exprime, avec des fautes mais sans complexe, alors qu'il n'a jamais suivi un seul cours de la langue de Dante (pas l'auteur des 108 buts pour le Sporting de Charleroi, mais celui de la "Divine Comédie").

Arthur Theate, défenseur belge, transféré à Bologne
Arthur Theate, défenseur belge, transféré à Bologne ©  BELGA PHOTO MASSIMO PAOLONE

Série A - Arthur Theate

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