ArtScience, Préconceptions scientifiques & … 3 millions de fossiles

Annelise Folie gère la troisième plus grosse collection de l’IRSNB (après celles d’entomologie et des invertébrés récents) avec environ 3 millions de spécimens fossiles qui vont du grain de pollen aux dinosaures de Bernissart en passant par les plus anciens primates et les baleines fossiles d’Anvers.

Pour pouvoir s’investir pleinement dans ses nouvelles fonctions, Annelise Folie, suit dès 2007, cinq formations en conservation et gestion de collections dont une formation à l’Université du Michigan aux USA. Grâce à une bourse Leonardo Mobility Training – Daubenton, elle approfondit ses connaissances au Natural History Museum de Londres et en 2010, elle aborde les problèmes liés à la mobilité des collections et les procédures de prêts et emprunts lors d’une formation organisée par la Direction générale " Education and Culture " de l’Union Européenne.

Les tâches d’Annelise Folie sont vastes mais lui ont permis de valoriser le patrimoine paléontologique belge à travers la participation à des expositions en Belgique et à l’étranger dont l’exposition d’un grand crâne de reptile marin, un mosasaure, à l’Exposition Universelle de Shangaï en 2010.

De 2009 à 2011, Annelise Folie était formatrice en gestion de collection pour le personnel des établissements scientifiques fédéraux au travers de cours organisés par l’Institut de Formation de l’Administration fédérale (IFA). Depuis 2018, elle enseigne sa discipline aux étudiants de Master de l’Université de Lille en France.

Suite aux incendies qui ont ravagé le Musée d’Histoire Naturelle de Rio et Notre Dame de Paris, Annelise Folie fait partie du groupe de travail fédéral chargé d’élaborer un plan d’urgence (Plan Catastrophe) commun aux 10 Etablissements Scientifiques Fédéraux (ESF). La mise en place de ce plan sera le prochain grand enjeu pour l’IRSNB. Dans cette entreprise, les ESF sont heureusement épaulés par le Département de la culture et de la transition numérique de la Ville de Genève, Suisse qui est pionnier en la matière.

Enfin, la sédentarisation suite à la crise covid et le fait de ne plus pouvoir accueillir de visiteurs physiquement dans les collections, a résolu Annelise Folie à développer la numérisation des fossiles de l’IRSNB. De la photo " stackée " (compilée à partir de dizaine de photos) à haute définition jusqu’au CT-scan en passant par le scan surfacique, les investissements pour développer une plateforme numérique à l’IRSNB portent leurs fruits et ont permis d’aider de nombreux étudiants et chercheurs à poursuivre malgré tout leur recherche. Les modèles 3D et photos de spécimens ciblés par cette campagne de numérisation sont visibles sur la plateforme en ligne Virtual Collections.

Depuis 2001, Annelise Folie s’est spécialisée dans l’étude des amphibiens, lézards et serpents et plus particulièrement dans leur évolution autour de la fameuse transition Crétacé-Paléogène qui a vu disparaître les dinosaures mais aussi d’autres animaux.

Malgré des activités très prenantes de conservation, Annelise Folie n’a pas arrêté la recherche. Sa double " casquette " de conservatrice et de chercheuse lui a permis de participer à de nombreuses missions de terrain en France, aux USA, en Inde et en Chine où dès la découverte des fossiles, elle organise leur inventaire et les prépare à être distribués vers les partenaires et chercheurs internationaux pour étude. A ces occasions, elle a pu se consacrer à l’étude et la publication d’articles scientifiques sur des serpents géants de l’Inde et d’Afrique.

Depuis 2019, Annelise Folie est secrétaire de l’Association Paléontologique Française (APF). Ce rôle lui permet, entre autres, de communiquer des informations sur les bourses de recherche et ouverture de postes pour les jeunes chercheurs qui souhaiteraient poursuivre leur parcours professionnel en paléontologie. Ce rôle éducatif, on le retrouve aussi dans sa " casquette " de conservatrice à travers l’accueil de stagiaires et étudiants désireux de découvrir la paléontologie ainsi que par l’organisation de visites guidées ponctuelles pour le grand public dans les collections de paléontologie.

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En juillet 2020, un bateau de pêche néerlandais a fait une étrange découverte dans ses filets : une défense d’éléphant datant d’il y a 130.000 à 115.000 ans. Ce fossile, découvert dans les eaux territoriales belges, est entré dans les collections de l’IRNSB suite à un protocole de coopération signé entre les administrations fédérales et flamandes et les instituts de recherche.

La défense de 2m30 de long, appartenant à un Palaeoloxodon antiquus sorte d’éléphant de forêt antérieur au mammouth, est désormais exposée dans la collection d’Annelise Folie.

A cheval entre science de l’éducation et sciences appliquées, les recherches de Raoul s’intéressent aux préconceptions scientifiques qui peuvent agir comme des obstacles à nos apprentissages.

Sa thèse porte d’une part sur l’identification et le diagnostic de ces préconceptions et d’autre part sur le développement de stratégies d’enseignement favorisant leur dépassement par le déclenchement de changements conceptuels.

Raoul Sommeiller est aussi le co-fondateur de l’organisation bruxelloise de Ohme. Ohme est une organisation bruxelloise qui vise à explorer et exploiter les ponts entre Art et Science, à étudier les frontières entre ces disciplines et à redéfinir les pratiques de l’inter/transdisciplinarité. Ohme produit des œuvres d’arts, des dispositifs de diffusion des sciences, des événements et des expositions avec un intérêt marqué pour l’éducation, la cocréation et le partage de connaissances. Elle dispose également d’une branche éducative et de recherche en ArtScience : Ohme Academia.

L’objectif de Ohme est de développer de nouvelles formes de création artistique, de médiation scientifique, de pédagogie transversale et de recherche exploratoire à travers des pratiques collaboratives et transdisciplinaires.

Raoul Sommeillier est aussi coordinateur des programmes d’enseignement interdisciplinaires TRIAXES+ entre La Cambre et l’ULB et conférencier à l’Atelier de communication visuelle et graphique de La Cambre où il supervise le projet Recherche en Perspective. Il a enseigné l’électricité, l’électronique et la robotique en tant que chercheur-assistant à l’École Polytechnique (ULB) de 2013 à 2020.

Raoul Sommeillier est le lauréat 2021 de la Bourse de spécialisation en communication et vulgarisation scientifiques du Fonds Wernaers (FNRS). Cette bourse, attribuée tous les deux ans à un chercheur de moins de 35 ans, lui permettra d’approfondir la connaissance des méthodes d’éducation aux sciences et des techniques visant à renforcer l’intérêt pour les sciences.

Raoul Sommeillier va ainsi approfondir sa thèse de doctorat sur les préconceptions scientifiques dans le cadre, cette fois, de la vulgarisation scientifique. Il va aussi, dans la continuité de son organisation Ohme, apporter un cadre méthodologique aux activités intégrant les arts dans l’apprentissage et la sensibilisation aux sciences. L’objectif principal est d’analyser et évaluer l’impact de ce type d’initiatives auprès des citoyens.
Les cas d’étude de ce projet seront les activités de Ohme, et en particulier Recherche en Perspective. Depuis 4 ans, ce projet fait collaborer chercheurs de l’ULB et étudiants en Communication Visuelle et Graphique dans le but de cocréer des supports de communication illustrant de manière attractive et visuelle des contenus scientifiques parfois difficiles à appréhender et communiquer.

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