Belgique

Asile et migration : le nombre de retours volontaires dépasse celui de la période pré-covid

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En 2022, 2673 personnes venant de 94 pays ont volontairement quitté la Belgique pour retourner dans leur pays d'origine, un nombre plus élevé qu'avant la crise sanitaire puisqu'en 2019, seuls 2426 retours volontaires avaient été enregistrés, a indiqué vendredi la secrétaire d'État à l'Asile et la Migration, Nicole de Moor (CD&V).

Tout comme en 2021, les principales destinations de retour étaient le Brésil, la Mongolie, l'Ukraine, la Moldavie et le Salvador, a-t-elle précisé au cours d'une conférence de presse organisée dans un guichet retour de Fedasil à Bruxelles.

L'année passée toujours, 2971 retours forcés (contre 3829 en 2019) et 1752 retours à la frontière (2318 en 2019) - c'est-à-dire des gens arrêtés aux frontières belges et directement renvoyés dans leur pays - ont été comptabilisés, portant le total des retours à 7396 personnes.

En 2019, ce nombre s'élevait à 8573 personnes, avant de fortement reculer en 2020 (4786 retours) et en 2021 (5277 retours) en raison des restrictions liées au Covid.

"Notre politique de retour proactive constitue une rupture avec le passé. Nous ne nous contentons pas de donner aux gens sans titre de séjour légal un papier leur disant de quitter le pays. Nous leur proposons un encadrement complet. C'est dans leur intérêt car vivre en séjour irrégulier dans notre pays n'est jamais une solution", a estimé la secrétaire d'État devant la presse.

Des infrastructures supplémentaires ?

Mais cette politique nécessite des infrastructures supplémentaires afin de permettre un encadrement "plus efficace, plus rapide et plus humain", a poursuivi Nicole de Moor. Dans ce cadre, un réseau de 35 bureaux régionaux pour l'encadrement du retour, dont les plus récents ont été ouverts à Liège, Ottignies, Nivelles, Namur, Gand et Alost, ainsi que cinq guichets retour ont été mis en place pour organiser des entretiens menés par Fedasil en collaboration avec Caritas et l'OIM, l'organisation internationale pour les migrations. 

Le nombre de maisons de retour pour les familles a également doublé, à 54 maisons, et la capacité des centres fermés va être augmentée grâce aux 3 nouveaux centres fermés (à Zandvliet, Jumet et Jabbeke) et au centre de départ supplémentaire (près de Brussels Airport) prévus dans le Plan retour du fédéral.

A l'heure actuelle, la Belgique compte 6 centres fermés pour une capacité de 751 places. Parallèlement, "une bonne coopération avec les pays d'origine est également cruciale", a encore souligné la secrétaire d'Etat. "Sur ce point, c'est l'Europe qui doit s'engager à traiter les pays tiers comme un bloc", a-t-elle ajouté en regrettant qu'en matière de retours forcés, la collaboration avec ces pays tiers ait été fortement malmenée par la crise sanitaire.

"Dans certains cas, les liens ont été complètement rompus" et les rétablir demande beaucoup d'énergie, a expliqué Nicole de Moor.

"C'est un devoir international des pays de réadmettre leurs ressortissants et c'est ce devoir que l'Union européenne doit pouvoir faire respecter collectivement avec plus de force. Nous ne devons pas hésiter à déployer les outils nécessaires pour y parvenir, avec notamment la politique commune des visas", a-t-elle conclu.

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