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Assassinés, morts dans leur lit ou toujours au pouvoir : que sont devenus les dirigeants 10 ans après les printemps arabes ?

Manifestation en Turquie en 2011, contre les dirigeants libyen Mouammar Kadhafi et syrien Bachar el-Assad.

© Bulent KILIC / AFP

Il y a 10 ans, ce 20 octobre, mourrait le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. La révolution soutenue militairement par une intervention de l’Otan a emporté son régime. Il a été assassiné par des insurgés qui l’ont retrouvé dans sa fuite.

Si de nombreux pays de la région ont été secoués par des mouvements de contestation, tous les chefs d’Etat n’ont pas connu ce sort sans gloire. Petit tour d’horizon du destin des dirigeants arabes, 10 ans après le mouvement révolutionnaire qui a changé la donne dans de nombreux pays.

TUNISIE : Ben Ali, mort en exil

 

Zine El Abidine Ben Ali.

La Tunisie est le premier pays à se soulever fin 2010. Le 14 janvier 2011, après 23 ans de pouvoir, le président Zine El Abidine Ben Ali quitte le pays et se réfugie en Arabie saoudite. En Tunisie, il est condamné à plus de 66 ans de prison dans trois procès par contumace, mais l’Arabie saoudite refuse de l’extrader. Ben Ali meurt à Djeddah des suites d’un cancer le 19 septembre 2019, à l’âge de 83 ans.

EGYPTE : Hosni Moubarak, mort à 91 ans

Hosni Moubarak.

Le 11 février 2011, Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans en Egypte, démissionne après 18 jours de révolte populaire. Il remet ses pouvoirs à l’armée. Il est le premier président égyptien traduit en justice, mais il est blanchi de la plupart des accusations qui pèsent contre lui.

Régulièrement hospitalisé en soins intensifs, il meurt le 25 février 2020 dans un hôpital militaire au Caire à l’âge de 91 ans.

LIBYE : Mouammar Kadhafi, assassiné

Mouammar Kadhafi.

Lancée en février 2011, la révolution libyenne, connaît son dénouement huit mois plus tard, avec l’assassinat du dictateur mégalomane. Mouammar Kadhafi avait fui son camp protégé à Tripoli, conquis par des milices rebelles.

Le 20 octobre, des insurgés le capturent près de Syrte, sa région d’origine. Celui qui insultait les "rats" ayant osé se soulever contre son pouvoir a été capturé rampant dans un égout en bord de route avant d’être tué. Il avait gouverné la Libye pendant 42 ans.

SYRIE : Bachar el-Assad, au pouvoir sur un champ de ruines

Bachar el-Assad.

"Ton tour est arrivé, docteur !" Le graffiti visant le président syrien en mars 2011 est retenu comme un déclencheur de la révolution syrienne. Le soulèvement pro démocratie s’est progressivement mué en une guerre sans merci entre de multiples acteurs étrangers.

Fermement soutenu par l’Iran et surtout par la Russie de Vladimir Poutine, Bachar el-Assad est toujours au pouvoir à Damas. Une décennie de sang a transformé son pays en champ de ruines.

YEMEN : Ali Abdallah Saleh, tué par les Houthis

Ali Abdallah Saleh.

Le 27 février 2012, Ali Abdallah Saleh, à la tête du Yémen depuis 33 ans, cède le pouvoir, après plus d’un an d’une contestation. Il est alors le quatrième dirigeant à être emporté par le Printemps arabe. Son départ a lieu à l’issue d’un processus de transition négocié sous la pression des monarchies du Golfe.

Depuis 2015, un sanglant conflit oppose les rebelles Houthis au pouvoir appuyé par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite. L’ancien président Saleh a été tué le 4 décembre 2017 dans un raid mené par les Houthis auxquels il s’était allié.

ALGERIE : Bouteflika, chassé en 2019

Abdelaziz Bouteflika.

L’Algérie traverse également en 2011 une vague de protestations et d’émeutes. Elles sont suivies d’annonces de réformes. Au pouvoir depuis 1999, le président Abdelaziz Bouteflika se maintient néanmoins au pouvoir, fermement soutenu par l’armée.

Mais les Algériens redescendent massivement dans les rues du pays en 2019, contre sa volonté de briguer un cinquième quinquennat, malgré sa maladie invalidante. Bouteflika quitte alors le pouvoir. Il meurt le 17 septembre 2021, à l’âge de 84 ans.

 

BAHREIN, JORDANIE, MAROC : les monarchies toujours en place

Plusieurs monarchies arabes connaissent des mouvements de contestation dans la foulée des soulèvements de 2011. Les appels à une ouverture lancée par la majorité chiite sur la place de la Perle à Bahrein sont réprimés avec l’aide de l’Arabie saoudite. La Jordanie et le Maroc adoptent des réformes qui n’ont pas fondamentalement remis en cause la mainmise des monarques sur leurs pays.

Archives JT 20/10/2011: Mort de Kadhafi

Capturé par les rebelles, Kadhafi est mort

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