Regions Bruxelles

Assises Bruxelles : Huit hommes et quatre femmes choisis comme jurés au procès du meurtrier présumé d’Eunice

Huit hommes et quatre femmes constitueront le jury au procès d’assise pour le meurtre d’Eunice Osayande.

© Tous droits réservés-Philippe Carlot

Huit hommes et quatre femmes ont été choisis parmi un panel de citoyens, lundi après-midi, à la cour d’assises de Bruxelles, pour être les jurés au procès du meurtre d’Eunice Osayande. Cette jeune prostituée avait été tuée à coups de couteau en 2018, à Schaerbeek. Quatre autres personnes, deux hommes et deux femmes, ont également été retenues pour siéger comme jurés suppléants. Le procès débutera jeudi matin par la lecture de l’acte d’accusation et l’interrogatoire de l’accusé.

Un jeune homme est accusé, dans ce dossier, d’avoir tué une prostituée nigériane de 23 ans, Eunice Osayande. Celle-ci avait été tuée à coups de couteau, dans sa carrée située rue Linné à Schaerbeek, durant la nuit du 4 au 5 juin 2018. L’accusé était mineur d’âge au moment des faits, mais le juge de la jeunesse s’est dessaisi de son cas, raison pour laquelle il a été renvoyé devant la cour d’assises.

L’accusé a été reconnu sur des images de caméras de vidéosurveillance du quartier, filmées juste après les faits. Il y est observé courant vers la gare du Nord, puis montant dans un tram, et arborant un t-shirt déchiré. Il a ensuite été identifié sur base d’empreintes digitales relevées sur un paquet de cigarettes se trouvant dans un sac, vraisemblablement abandonné sur place par l’auteur.

 

Plusieurs versions des faits

 

Le jeune homme, qui était déjà connu de la police et des services judiciaires de la jeunesse, a été arrêté le 20 juin 2018, soit une quinzaine de jours après les faits. Après avoir tout d’abord nié toute implication, il est passé aux aveux, expliquant son geste par un différend dans le cadre d’une relation sexuelle tarifée avec la victime. Il a déclaré s’être défendu face à la prostituée qui le chassait violemment, précisant qu’il n’avait pas l’intention de la tuer. Il est ensuite revenu une nouvelle fois sur ses déclarations pour nier son implication, tout en admettant qu’il était présent lorsque les faits ont eu lieu.

En avril 2019, l’accusé a encore changé de version, affirmant qu’il était bien l’auteur des coups de couteau. Il a déclaré qu’il était stressé et se sentait humilié parce que la relation sexuelle se passait mal. La victime le pressait de se dépêcher et il s’est énervé. Il l’a poussée, frappée puis poignardée, a-t-il déclaré, expliquant avoir perdu tout contrôle de lui-même.

Une marche silencieuse

Le décès d’Eunice avait provoqué l’émoi parmi les travailleuses du sexe du quartier Nord de la capitale. Elles avaient organisé une marche silencieuse, le 14 juin 2018, en mémoire à la jeune femme. Environ 150 personnes y avaient participé, dont une quarantaine de prostituées nigérianes, pour réclamer plus de protection policière dans les rues de Saint-Josse-ten-Noode et Schaerbeek où elles travaillent, mais aussi un véritable statut pour leur profession.

Récemment, la Ville de Bruxelles a décidé qu’une nouvelle rue, qui reliera bientôt le Quai des Péniches et le Quai de Willebroeck, portera le nom de cette jeune femme.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous