Bruxelles

Assises Bruxelles : "Je suis restée trois jours dans le coma après une agression par un client", dit un témoin

Eunice Osayande, une prostituée nigériane de 23 ans, avait été tuée à coups de couteau dans sa carrée située à Schaerbeek en juin 2018.

© Belga

La cour d’assises de Bruxelles a entendu, lundi après-midi, deux anciennes prostituées nigérianes, amies de la victime. Elles ont évoqué les conditions dans lesquelles elles travaillaient dans le quartier Nord de Bruxelles, à l’époque des faits. L’une d’elles a parlé d’une agression particulièrement violente qu’elle a subie. Dans ce procès, un jeune homme est accusé du meurtre d’Eunice Osayande, une prostituée nigériane de 23 ans, commis à Schaerbeek en 2018.

"Eunice et moi sommes arrivées en même temps en Belgique. Nous avons quitté le Nigeria en 2016, nous sommes passées par la Libye, puis nous avons traversé la mer et atteint l’Italie, avant de venir jusqu’en Belgique. Eunice est arrivée d’abord, puis moi ensuite. Nous avons partagé un appartement à Vilvorde", a déclaré H., une amie d’Eunice Osayande.

"Nous avons fait le même métier à Bruxelles, mais nous ne nous sommes plus vues après mon accident en février 2018 à la gare du Nord. Je suis restée dans le coma pendant trois jours. J’étais avec un client qui agissait bizarrement, ensuite je me suis réveillée à l’hôpital. Je ne me souviens de rien", a-t-elle raconté.

"Je viens du Nigéria et je suis arrivée en Belgique en 2016. J’ai habité à Vilvorde avec Eunice et H., et nous avons fait le même métier", a ensuite témoigné R. "Eunice était quelqu’un de calme, qui ne causait pas d’ennuis. Ce n’était pas quelqu’un qui s’énervait facilement. Elle ne fumait pas, ne se droguait pas et ne consommait pas d’alcool", a-t-elle dit.

Reconnues victimes de traite des êtres humains

Les deux jeunes femmes ont expliqué à la cour qu’elles avaient reçu des conseils avant de travailler comme prostituées dans le quartier Nord de Bruxelles, à Schaerbeek et à Saint-Josse-ten-Noode, notamment celui de rendre directement l’argent au client si celui-ci devenait nerveux et agressif.

L’avocate générale a rappelé également que ces deux femmes de 26 ans, ainsi que la victime, Eunice Osayande, ont toutes trois été reconnues comme victimes de traite des êtres humains, dans le cadre d’un procès qui s’est tenu devant le tribunal correctionnel néerlandophone de Bruxelles. Un dénommé "Kenneth", à qui elles devaient remettre une partie de leurs gains, et qui les avait installées dans l’appartement de Vilvorde, a été condamné dans le cadre de cette procédure.

Le procès se poursuivra mardi

L’accusé est un jeune homme d’une vingtaine d’années, qui était mineur au moment des faits. Il doit répondre, devant la cour d’assises, du meurtre d’Eunice Osayande, une prostituée nigériane de 23 ans. Elle avait été tuée à coups de couteau dans sa carrée située rue Linné à Schaerbeek, durant la nuit du 4 au 5 juin 2018.

L’accusé a été arrêté le 20 juin 2018. Après avoir tout d’abord nié toute implication, il est passé aux aveux, expliquant son geste par un différend dans le cadre d’une relation sexuelle tarifée avec la victime. Il a déclaré s’être défendu face à la prostituée qui le chassait violemment, précisant qu’il n’avait pas l’intention de la tuer.

Le procès se poursuivra mardi.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous