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Assises du Hainaut : 25 et 18 ans de prison pour les tortionnaires d’Anderlues

Les accusés Laurent Dramaix, Marie-Helene Bartel, Remy Van Meighem, Frederic De Puydt, Dany Harlez et Betty Harlez derrière leurs avocats Maître Boris Druart, Alyssa Carlucci, Sonia Martines, Jean-Edmond Mairiaux, Mevlut Turk, Camille Brison, Alisson Scar

© Belga – Virginie Lefour

Les tortionnaires d’Anderlues ont été lourdement condamnés ce mardi par la Cour d’assises du Hainaut. Après plusieurs heures de délibération, les jurés ont prononcé des peines de 25 et 18 ans de réclusion criminelle

Le 27 avril 2019. Christian Bartel se rend à la police, accompagné d’une dame, car il doit s’expliquer sur un vol. Quelques jours plus tôt, la police l’a surpris, en compagnie de Camille De Clercq, en train de voler des métaux dans un parc à containers.

Camille ne l’accompagne pas. Elle se trouve à l’hôpital où elle se remet d’une opération. Grièvement brûlée aux jambes, elle a été opérée. Deux greffes de peau ont été nécessaires pour la sauver.

L’horreur

Au poste de police, Christian raconte ce que Camille et lui subissent depuis deux ans, chez sa sœur, Marie-Hélène Bartel. Celle-ci les a recueillis suite au double infarctus dont fut victime Christian. Elle leur a confisqué leur carte de banque, mais l’argent retiré du compte ne sert pas à soigner et nourrir Christian et Camille.

Ces derniers vivent un véritable calvaire. Ils sont régulièrement frappés, humiliés, rasés, tatoués, aspergés de différents liquides. Ce sont surtout les enfants mineurs de Laurent Dramaix et de Marie-Hélène Bartel qui s’en donnent à cœur joie, comme l’ont démontré des vidéos diffusées lors du procès. Les adultes ne sont pas en reste. Laurent Dramaix, Rémy Van Mieghem et Frédéric De Puyt s’amusent, entre autres horreurs, à jeter des objets métalliques dans la bouche des victimes.

Le 12 avril 2019, Rémy De Puyt et les filles du couple versent un liquide inflammable sur les jambes de Christian et Camille. Rémy Van Mieghem boute le feu. C’est la scène de torture. Ils sont grièvement brûlés aux jambes. Quatre jours plus tard, Camille prend la fuite, afin de se faire soigner.

Le procès

Le procès a duré deux semaines. Les victimes sont venues raconter leur calvaire devant la cour. Des vidéos ont été diffusées, elles ont fait froid dans le dos. Les enfants mineurs du couple Dramaix-Bartel sont venus raconter froidement les sévices infligés aux victimes. Les accusés ont tenté de minimiser, se réfugiant derrière l’excuse de l’alcool.

Seul Rémy Van Mieghem, qui fréquentait alors Betty Harlez, la fille de Marie-Hélène Bartel, a avoué les faits de torture. Toutefois, les jurés ont estimé qu’il n’était pas le seul coupable. Laurent Dramaix, Marie-Hélène Bartel et Frédéric De Puyt sont aussi des tortionnaires. Ils sont aussi coupables de traitements inhumains et dégradants. On ajoute un abus de faiblesse et une traite des êtres humains au couple tortionnaire. Privés de leur carte de banque, Christian et Camille étaient obligés de voler ou de faire la manche pour survivre.

Les peines

Mardi, les jurés n’ont retenu aucune circonstance atténuante en faveur de Laurent Dramaix et de Marie-Hélène Bartel qui ont agi par but de lucre, avec acharnement, ce qui a favorisé un comportement similaire chez leurs enfants. Ils sont condamnés à une peine de 25 ans de réclusion criminelle.

Rémy Van Mieghem est condamné à 18 ans de réclusion criminelle. Les jurés ont retenu des circonstances atténuantes : sa prise de conscience et sa tentative de se réinsérer dans la société durant sa remise en liberté.

Aucune circonstance n’a été retenue en faveur de Frédéric De Puyt, qui a commis les faits en présence de son propre enfant. Pour les jurés, il ne semble pas avoir pris conscience de la gravité de son comportement durant le procès, persistant à nier son implication dans des faits aussi graves. Il écope d’une peine de 18 ans.

Dany Harlez, le neveu de Christian, coupable de traitements inhumains et dégradants, d’abus de faiblesse et d’atteinte à l’intégrité sexuelle de Camille De Clercq est condamné à une peine de 5 ans, assortie d’un sursis probatoire de cinq ans, pour ce qui excède la détention préventive subie. Pour les jurés, il existe des circonstances atténuantes en sa faveur : son jeune âge, son enfance déstructurée, son retard mental et ses regrets qui paraissent sincères.

Enfin, Betty Harlez écope d’une peine de deux ans, assortie d’un sursis probatoire, pour non-assistance à personne en danger.

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