Le procès des tortionnaires d'Anderlues est entré dans son dernier acte ce lundi à la Cour d'assises du Hainaut. L'avocat général Pierre Hustin a requis de lourdes peines contre quatre accusés. Leurs avocats ont plaidé dans la foulée, déclarant qu'on ne jugeait plus les mêmes personnes qu'en 2019, qu'elles avaient changé. Le jury débattra sur la peine mardi matin.
Vendredi, Laurent Dramaix, Marie-Hélène Bartel, Rémy Van Mieghem et Frédéric De Puyt ont été reconnus coupables de torture et de traitements inhumains et dégradants, commis envers Christian Bartel et Camille De Clercq. Les deux premiers sont aussi coupables de traite des êtres humains et d'abus de faiblesse, tout comme Dany Harlez, coupable de faits de moeurs. Betty Harlez a été reconnue coupable de non-assistance à personne en danger.
Aucune circonstance atténuante
Lundi, l'avocat général a requis une peine de 22 ans de prison contre Laurent Dramaix (46 ans) et Marie-Hélène Bartel (50 ans). Il n'a retenu aucune circonstance atténuante en leur faveur. Les avocats de Laurent Dramaix, Me Thomas Puccini et Me Boris Druart, ont plaidé que cet homme n'est plus l'alcoolique qu'il était en 2019.
La précarité sociale est au cœur des plaidoiries. "Marie-Hélène Bartel essaie désormais d'être une meilleure femme, une meilleure mère, une meilleure grand-mère. Il faut lui permettre d'y parvenir", a plaidé Me Sonia Martines.
Remy Van Mieghem (34 ans), le seul qui était en aveux des tortures, encourt une peine de 18 ans de réclusion criminelle. "Rémy Van Mieghem ne se résume pas au monstre qu'il a été de 2017 à 2019", a déclaré Me Etienne Gras, lequel espère que Rémy sortira meilleur de la prison. Frédéric De Puyt (37 ans), père de six enfants, encourt une peine de 17 ans de prison. "Lui aussi appartient à un milieu socio-culturel très pauvre. Frédéric est analphabète, son père le prenait avec lui pour travailler, au lieu de l'envoyer à l'école", a plaidé Me Michel Bouchat. Un sursis probatoire sur une peine de cinq ans est proposé par le pénaliste. Dany Harlez (23 ans), coupable de traitements inhumains et dégradants, d'abus de faiblesse et d'atteinte à l'intégrité sexuelle de Camille De Clercq, encourt une peine de cinq ans avec sursis, requise par l'avocat général. Ce sursis a été plaidé par Me Gwenaëlle Battistelli et Me Gwenaëlle Bombaerts. Celle-ci a relaté une enfance difficile de cet enfant, considéré en danger durant sa jeunesse, trimballé entre ses parents divorcés, qualifié de "baraki" par les enfants de son âge. "Il a besoin d'aide", estiment ses avocates.
Enfin, les avocats de Betty Harlez (23 ans), qui encourt une peine de deux ans de prison pour non-assistance à personne en danger, rappellent que la jeune femme n'a aucun antécédent judiciaire. Une peine de travail, ou à défaut une peine avec sursis, est plaidée.
