Regions

Assises du Hainaut : Jean-Yves Verreydt condamné à trois ans de prison, dont 30 mois ferme

L'accusé Jean-Yves Verreydt.

© Belga - Virginie Lefour

Temps de lecture
Par Cédric Ketelair édité par Vincent Clérin

Jean-Yves Verreydt, coupable de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, de coups et d'un port d'arme a été condamné par la Cour d'assises du Hainaut à une peine de trois ans de prison, assortie d'un sursis probatoire de cinq ans pour ce qui excède 30 mois.  Une peine inférieure à celle requise par François Demoulin. L'avocat général avait requis une peine de cinq ans de prison contre Jean-Yves Verreydt.

Le verdict

En début d'après-midi, les jurés de la Cour d’Assises du Hainaut avaient rendu leur verdict, déclarant Jean-Yves Verreydt coupable de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il bénéficie, en outre, de l’excuse de provocation. Pour les jurés de ce procès qui avait débuté ce lundi, l’intention d’homicide n’est pas établie en raison de la dynamique de la scène et des déclarations partielles des uns et des autres. Pour ces jurés, l’excuse de provocation invoquée par l’accusé n’est pas dénuée de toute crédibilité car les deux autres ont exprimé leur volonté d’être confronté à lui, en prononçant des insultes notamment.

Les faits

Le 27 novembre 2020, le SDF Jean-Yves Verreydt installe sa tente le long d’un Ravel, reliant la Place de la Perche à Jumet à un magasin. Vers 17h45, il est filmé en train de courir sur le parking. Il attrape Philippe Alicardo, qu’il dit connaître depuis un séjour commun au sein de l’hôpital Van Gogh, par l’épaule et ce dernier réplique en lui portant un coup avec le sac qu’il tenait en main, dans lequel se trouve une bouteille.

Jean-Yves est blessé au visage. Les deux hommes entrent ensuite dans le magasin et s’échangent quelques mots. Ils sortent et se séparent. Philippe revient plus tard pour s’excuser auprès d’un employé du magasin. Il est accompagné de Roland Wuyts.

Les deux hommes se dirigent vers le Ravel où Jean-Yves se trouve dans sa tente. Des promeneurs l’entendent se plaindre d’une agression.

Vers 18h45, ces deux témoins voient Philippe et Roland qui invectivent Jean-Yves, l’invitant à sortir de sa tente. Jean-Yves répond qu’il veut qu’on lui fiche la paix.

Alors que l’un des promeneurs tente de raisonner Philippe et Roland, les invitant à rentrer chez eux, Jean-Yves quitte sa tente pour se diriger vers la Place de la Perche.

Selon les témoins, Philippe et Roland suivent Jean-Yves et l'encerclent sur la Place de la Perche où une nouvelle bagarre éclate. Lors de la rixe, Jean-Yves sort son couteau et il porte le coup mortel, avant de fuir. Il est arrêté peu avant 21h00 devant une pharmacie à Jumet.

Le procès

Lors du procès, Jean-Yves Verreydt parle d’un accident. Toutefois, son avocat estime que le coup est volontaire, mais que l’intention d’homicide fait défaut. "Il n’a rien visé et il n’était pas acharné car il a porté un coup de couteau à l’aveuglette, à un homme qui portait une doudoune, dont un morceau a été transpercé par le couteau", plaide l’avocat. Ce dernier estime aussi que son client a agi en état de légitime défense, et qu’il a été à tout le moins provoqué.

Pour le ministère public et les parties civiles, l’intention d’homicide est établie par la nature de l’arme (un couteau multifonction), la zone visée (le cou) et la force utilisée pour atteindre la moelle épinière. La profondeur de la plaie est de cinq à sept centimètres.

 

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous