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Assises du Hainaut : quatre personnes reconnues coupables de tortures à Anderlues

Les accusés Laurent Dramaix, Marie-Helene Bartel, Remy Van Meighem, Frederic De Puydt, Dany Harlez et Betty Harlez (En arrière-plan de gauche à droite) ainsi que leur Avocat Boris Druart, Alyssa Carlucci, Sonia Martines, Jean-Edmond Mairiaux, Mevlut Turk.

© Belga – Virginie Lefour

Le verdict est tombé ce vendredi matin aux Assises du Hainaut. Laurent Dramaix, Marie-Hélène Bartel, Rémy Van Mieghem et Frédéric De Puyt sont reconnus coupables de torture et de traitements inhumains et dégradants. Les deux premiers sont aussi coupables de traite des êtres humains et d’abus de faiblesse, tout comme Dany Harlez, coupable de faits de mœurs. Betty Harlez est coupable de non-assistance à personne en danger.

En 2017, Marie-Hélène Bartel prend la décision d’accueillir chez elle, son frère, Christian, diminué à la suite de deux infarctus chez elle, ainsi que sa compagne Camille De Clercq, incontinente et souffrant d’un retard mental.

Dans la petite maison d‘Anderlues, Marie-Hélène vit avec son compagnon Laurent Dramaix, alcoolique, et leurs trois enfants mineurs, qui sont déscolarisés. Betty Harlez, fille aînée de Marie-Hélène, y vit aussi quelques mois avec son compagnon, Rémy Van Mieghem.

Dany Harlez, neveu de Marie-Hélène, partage sa vie entre le domicile de sa tante et celui de Frédéric De Puyt, qui vit à Erquelinnes. Frédéric passe parfois à la rue Saint-Médard, car il a commandé un chien à Laurent Dramaix.

La manche, les vols…

Dans cette petite maison, où on se marche les uns sur les autres comme l’a déclaré Laurent Dramaix, Christian et Camille vivent un enfer. Ils sont humiliés dans un jeu consistant à leur balancer des objets métalliques dans la bouche, rasés, frappés, tatoués, obligés de faire la manche ou de voler des métaux. Leur carte de banque est confisquée par Marie-Hélène.

Le 13 mars 2019, durant la nuit, une équipe de police aperçoit des ombres dans un parc à conteneurs. Une dame, qui a des cheveux très courts mal coupés, et un homme sont interpellés. Il s’agit de Christian Bartel et de Camille De Clercq.

Le feu

Le 12 avril 2019, on asperge les jambes des victimes d’un liquide inflammable et on boute le feu. Christian et Camille sont grièvement brûlés. Leurs bourreaux chantent "allumez le feu". On la soigne à l’isobétadine et à l’éosine, comme s’il s’agissait de soigner une petite blessure. Or, les brûlures, des deuxième et troisième degrés, nécessitent des besoins urgents. Personne n’appelle les secours.

Quatre jours plus tard, Camille prend la fuite pour se rendre à l’hôpital. Deux greffes de peau la sauvent d’une mort certaine, probablement par septicémie.

Le 27 avril 2019, Christian se rend à la police. Il est convoqué pour les vols de métaux. Il raconte les faits dont sa compagne et lui sont victimes depuis deux ans, chez sa sœur. Il désigne celle-ci, son mari, ses enfants, Rémy, Dany. Frédéric est épargné. Camille confirme ces accusations.

Le verdict

Après l’enquête, le procès. Seul Rémy Van Mieghem est en aveux des tortures. Après deux semaines de procès et plus de quarante-huit heures de délibération, le jury a rendu son verdict. Les quatre premiers accusés sont coupables de torture.

Laurent Dramaix chantait "allumez le feu", alors que le feu était bouté ce qui, selon les jurés, a encouragé les auteurs et renforcé leur cohésion.

Marie-Hélène prétend qu’elle se trouvait dans une autre pièce. Si elle n’a pas participé à la scène de feu, elle a gardé sous son toit deux personnes grièvement brûlées, sans leur apporter des soins adéquats ou appeler les secours. Sa fille, Betty Harlez est coupable de non-assistance à personne en danger.

Enfin, Rémy Van Mieghem et Frédéric De Puyt ont bouté le feu aux jambes des victimes.

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