(Ci-dessus, une image a priori anodine d’un drone transportant des géraniums dans Atomic Heart. Mais il s’agit d’un détail qui ne passe pas, car la Russie utilise des drones baptisés Geranium-2 dans sa guerre contre l’Ukraine.)
"Nous appelons à limiter la distribution de ce jeu dans d’autres pays en raison de sa toxicité, de la collecte potentielle d’informations sur les données des utilisateurs et de la possibilité de leur transfert à des tiers en Russie. Ainsi que de l’utilisation potentielle de l’argent provenant des achats de jeux à faire la guerre à l’Ukraine”, a déclaré Oleksandr Bornyakov, le Vice-Ministre ukrainien de la Transformation Numérique. "Par conséquent, nous exhortons tous les utilisateurs à ignorer ce jeu. Nous voulons également souligner pour le public occidental que les développeurs du jeu n’ont pas fait de déclaration publique condamnant le régime de Poutine et la guerre sanglante que la Russie a déclenchée contre l’Ukraine."
L’appel au boycott n’a, pour l’instant, pas été entendu. Atomic Heart est toujours disponible à la vente, et même présent dans l’abonnement Game Pass de la Xbox.
Atomic Heart frôle les limites du bon goût
Mais ce n’est pas tout. Au-delà de l’aspect politique, ce qui a surtout frappé les joueurs, c’est le manque de finesse du jeu. Le héros, très bavard, n’hésite pas à balancer des blagues beaufs à longueur de temps, ce qui en soit n’est pas très grave (juste très, très lourd). Mais quand on y ajoute du racisme et de la misogynie, ça prend une tout autre envergure.
Dans les salles de repos, qui permettent au joueur de sauvegarder leur partie, Atomic Heart n’hésite pas à diffuser sur des écrans un vieux dessin animé russe, intitulé Rabbit & The Wolf. Un ersatz local de Tex Avery, mais qui n’a plus sa place en 2023. Notamment à cause de la présence d’un indigène couleur charbon, véritable stéréotype raciste, qu’on peut apercevoir ci-dessous.