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Attaque mortelle à Paris : trois morts dans des tirs devant un centre culturel kurde

Paris : fusillade meurtrière et incidents

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Par AFP, édité par Lavinia Rotili

Trois personnes ont été tuées par balles et trois autres blessées, vendredi peu avant midi dans un quartier animé du Xe arrondissent de Paris, par un homme de nationalité française qui a été interpellé et placé en garde à vue, selon des sources concordantes.

Les faits se sont déroulés rue d’Enghien, au niveau d’un centre culturel kurde, dans un quartier commerçant et animé et notamment prisé de la communauté kurde.

© AFP or licensors

Une enquête a été ouverte des chefs d’assassinat, homicides volontaires et violences aggravées. Les investigations ont été pour l’heure confiées à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, a-t-on appris auprès du parquet de Paris.

Le bilan provisoire fait état de trois personnes décédées et trois blessés, selon le parquet de Paris.

Un homme a été interpellé et placé en garde à vue peu après les faits. Ses motivations n’étaient pas connues immédiatement.
 

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L’auteur présumé connu pour deux tentatives d’homicide

Selon les sources du journal Le Monde, cet homme, un conducteur de train à la retraite de nationalité française et âgé de 69 ans, est connu de la justice pour trois antécédents, dont deux tentatives d’homicide commises en 2016 et décembre 2021. Il a également été condamné à six mois de prison avec sursis pour "détention prohibée" d’armes. En juin 2022, il avait été condamné à douze mois d’emprisonnement pour des faits de violence avec armes en 2016.

En décembre 2021, il avait été suspecté d’avoir lacéré à l’aide d’un sabre les abris d’un campement de migrants à Paris. Deux personnes avaient été hospitalisées.

Toutefois, cet homme est inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a précisé une source policière. Selon Reuters, citant la procureure de Paris, le motif raciste des faits est envisagé.

Présente sur les lieux, la maire du Xe arrondissement, Alexandra Cordebard, a affirmé devant la presse que "le meurtrier, lui-même (blessé et) en urgence relative, a été conduit à l’hôpital".

En déplacement dans le Nord, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué sur Twitter qu’il rentrait à Paris "à la suite de la dramatique fusillade qui s’est déroulée ce matin". "Toutes mes pensées vont aux proches des victimes", a-t-il poursuivi. De son côté, la Première ministre Elisabeth Borne a dénoncé un "acte odieux".

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Sur place, l’émotion était vive autour de la rue en partie bouclée par un important dispositif policier.

Des membres du centre culturel Ahmed Kaya étaient notamment en pleurs, se prenant dans les bras pour se consoler, a constaté une journaliste de l’AFP. Certains, s’adressant à la police, criaient "cela recommence, vous ne nous protégez pas, ils nous tuent".

"Panique totale"

Au croisement de la rue d’Enghien et de la rue d’Hauteville, des brancards étaient amenés dans le calme vers la scène de la fusillade et un périmètre de sécurité était mis en place par la police, a constaté une journaliste de l’AFP.

Présente au moment de l’attaque, Selma Akkaya, journaliste et activiste kurde a indiqué à l’AFP qu'"il y a six personnes blessées" avec parmi elles, "un célèbre chanteur kurde". L’auteur des faits a tiré, selon elle, "en direction d’un salon de coiffure".

"Sept à huit coups de feu dans la rue, c’est la panique totale, on est restés enfermés à l’intérieur", a témoigné auprès de l’AFP une commerçante d’un immeuble voisin souhaitant garder l’anonymat.

"On a vu un vieux monsieur blanc rentrer et tirer dans le centre culturel kurde, puis il est allé dans le salon de coiffure à côté", à l’angle avec la Cour des Petites écuries. "On est réfugiés dans le restaurant avec les salariés", a témoigné Romain, le directeur adjoint du restaurant Pouliche Paris, dans la rue, joint par téléphone.

La rue d’Enghien et le quartier comptent de nombreux restaurants, bars et commerces et ses trottoirs comme ceux des rues adjacentes grouillent habituellement de passants.

Selon un autre témoin, un habitant du quartier qui passait dans la rue et interrogé par l’AFP, "il y avait des gens en panique qui criaient à des policiers : 'il est là, il est là, avancez' en désignant un salon de coiffure".

"J’ai vu des policiers rentrer dans le salon où j’ai vu deux personnes à terre, blessées aux jambes, j’ai vu le sang", a-t-il ajouté décrivant des "gens sous le choc et en panique".

Le Centre Ahmet Kaya, ainsi prénommé en hommage au célèbre chanteur éponyme, est une association loi 1901 ayant pour objectif de "favoriser l’insertion progressive" de la population kurde installée en Ile-de-France.

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